(Actualisation: précisions sur les sanctions internationales à l'encontre de la Russie, réaction en Bourse).

- Total: résultat net ajusté du deuxième trimestre à 3,15 milliards de dollars, contre 3,58 milliards de dollars au deuxième trimestre 2013

- Total: résultat net du deuxième trimestre à 3,1 milliards de dollars, contre 3,36 milliards de dollars au deuxième trimestre 2013

- Total: Production d'hydrocarbure du deuxième trimestre à 2,054 millions de bep/j, contre 2,29 millions de bep/j au deuxième trimestre 2013

- Total: Le deuxième trimestre a représenté un points bas pour le groupe en matière de production - directeur financier

- Total: Marge de raffinage européenne à 10,9 dollars la tonne, contre 24,1 dollars au deuxième trimestre 2013

- Total: Depuis le début du troisième trimestre, la marge européenne s'est améliorée mais demeure volatile

- Total: Le plan de cession d'actifs de 15-20 milliards de dollars en 2012-2014 "sera pleinement atteint"

- Total: Un plan de réduction des coût en cours de finalisation sera annoncé le 22 septembre

- Total: Pas de réduction de postes prévue à ce stade - directeur financier

- Total: Kashagan devrait redémarrer en 2016 - directeur financier

- Total: Une nouvelle projection de production sera publiée le 22 septembre - directeur financier

- Total: Le directeur financier est confiant pour le reste de l'année, grâce au démarrage de Clove

- Total: Les opérations en Russie ne sont pas interrompues à ce stade - directeur financier

- Total va analyser les nouvelles sanctions envers la Russie - directeur financier

- Total: Les nouvelles sanctions seront discutées avec les partenaires dans Yamal fin août - directeur financier

- Total détient 18% de Novatek, a cessé d'acheter des actions après le crash du MH17

- Total: La Russie est un grand pays pétrolier et gazier - directeur financier

Total (>> TOTAL) a cessé d'augmenter sa participation dans Novatek (>> NOVATEK OAO), le deuxième groupe gazier russe, au lendemain du crash du vol MH17 en Ukraine et se prépare au possible impact des sanctions imposées par les Etats-Unis et l'Union européenne à l'encontre de la Russie.

Le groupe français, qui a publié mercredi un résultat net ajusté en repli de 12% pour le deuxième trimestre, du fait d'une baisse de sa production de pétrole et de gaz et des activités de raffinage, va passer les sanctions en revue et en débattre avec les partenaires de ses projets russes à la fin août, a déclaré Patrick de la Chevardière, le directeur financier du groupe.

Les Etats-Unis et l'Union européenne ont adopté mardi de nouvelles sanctions à l'encontre de Moscou, visant pour la première fois des pans entiers de l'économie russe, dont les secteurs bancaire et pétrolier. Ces mesures restent toutefois très ciblées.

Le Russie, un enjeu crucial pour le secteur pétrolier

Comme pour la plupart des groupes du secteur, la Russie constitue un enjeu crucial pour Total, qui estime que la part la plus importante de sa production de pétrole et de gaz proviendra du pays à l'horizon 2020.

Les commentaires de Total font écho à ceux tenus mardi par le britannique BP (BP.LN), qui a averti les investisseurs que les sanctions pourraient peser sur ses résultats à l'avenir alors que ses bénéfices du deuxième trimestre ont profité de sa participation dans le groupe pétrolier public Rosneft (>> Rosneft' NK OAO).

Total prévoit que sa production d'hydrocarbure en Russie va croître à 400.000 barils par jour, contre 207.000 barils l'an dernier, grâce au projet géant de gaz naturel liquéfié de Yamal, dans le nord de la Russie, que le groupe développe conjointement avec Novatek. China National Petroleum Corp. a récemment rejoint ce projet.

"Nous n'avons pas à ce stade stoppé nos opérations sur Yamal et entre partenaires nous sommes convenus de faire le point à la fin août", a commenté Patrick de la Chevardière au cours d'une conférence téléphonique. "La Russie est un grand pays pétrolier et gazier et donc on attend. On verra bien la nature de ces sanctions", a ajouté le responsable.

Total, qui prévoyait de porter sa participation dans Novatek à 19,4%, après en avoir initialement acquis 12,08% en 2011, a cessé d'acheter des actions du groupe russe. "On a arrêté d'acheter des actions Novatek avec l'accident de l'avion de Malaysia Airlines", a précisé le directeur financier.

Total détient actuellement 18% de Novatek, dont l'un des principaux actionnaires, le milliardaire russe Gennady Timchenko, est visé par les sanctions qui ont succédé à l'annexion de la Crimée par la Russie en mars.

La production de Total a reculé au 2ème trimestre

Au deuxième trimestre, le résultat net ajusté de Total s'est inscrit à 3,15 milliards de dollars, contre 3,58 milliards de dollars au deuxième trimestre 2013. Le résultat net ajusté, qui exclut certains éléments comme les stocks de pétrole et des participations financières, est très suivi par les opérateurs de marché. Le résultat net part du groupe s'est inscrit à 3,1 milliards de dollars, contre 3,36 milliards de dollars un an plus tôt.

Les résultats de Total ont pâti du repli de la production, qui s'est inscrite à 2,054 millions de barils équivalent pétrole par jour (bep/jour) au deuxième trimestre, contre 2,29 millions de barils équivalent pétrole par jour un an plus tôt. Ce recul est lié pour l'essentiel à l'expiration de la concession Adco aux Emirats arabes unis, qui doit être réattribuée, à la dégradation des conditions de sécurité en Libye, au déclin naturel des productions ainsi qu'au niveau élevé d'arrêts planifiés.

Les résultats ont également subi un repli de la marge de raffinage européenne du groupe, qui est descendue à 10,9 dollars la tonne au trimestre dernier contre 24,1 dollars pour la période correspondante de 2013.

En dépit des incertitudes géopolitiques, le directeur financier du groupe a affirmé qu'il était confiant pour le reste de l'année, les démarrages devant dynamiser la production de la major.

Le groupe s'active actuellement à finaliser un plan de compression des coûts qui touchera toutes ses lignes d'activité et sera dévoilé au cours d'une journée investisseurs le 22 septembre prochain. "Les trois secteurs - amont, raffinage-chimie, distribution-lubrifiants - contribueront de manière substantielle à l'effort et il y aura une contribution notable de la holding", a déclaré Patrick de la Chevardière. "A ce stade, il n'est pas prévu de réduction de postes", a précisé le directeur financier.

Celui-ci a refusé de confirmer que l'objectif de production, portant actuellement sur une croissance annuelle moyenne de 3% entre 2012 et 2015, serait révisé à la baisse. Le directeur financier a toutefois affirmé qu'une nouvelle projection serait dévoilée à l'occasion de la journée investisseurs de septembre.

L'action Total pénalisée sur la Bourse de Paris

A la Bourse de Paris, l'action Total recule de 2,7% à 50,80 euros mercredi matin. Alors que la compagnie pétrolière britannique BP (BP.LN) a été punie par les investisseurs en raison de ses activités en Russie, Total avait jusqu'à présent évité l'ire de ses actionnaires. Son cours de Bourse affiche une hausse de près de 14% depuis le début de l'année, alors que celui de BP est stable. Cependant, l'exposition de Total à la Russie est importante: ce pays sera la première région productrice de pétrole et de gaz d'ici à 2020 et Total est partenaire du vaste projet de gaz naturel liquéfié de Yamal dans l'Arctique russe, estimé à 27 milliards de dollars.

-Géraldine Amiel, Dow Jones Newswires, (geraldine.amiel@wsj.com)

(Version française Eric Chalmet et Valérie Venck)

Valeurs citées dans l'article : TOTAL, Rosneft' NK OAO, NOVATEK OAO