La diversification se poursuit pour le géant pétrolier français, qui mise sur le marché du carburant gaz naturel pour les poids lourds, aux Etats-Unis. Pour ce faire, Total va dépenser un peu plus de 83 millions de dollars pour prendre le quart du capital de Clean Energy, dont il devient le premier actionnaire. Cette société opère un vaste réseau de stations-service outre-Atlantique. 

Total y gagne…

Ce programme d’acquisition (50,8 millions d’actions ordinaires acquises pour 83,4 millions de dollars, soit 70,3 millions d’euros) permet au groupe français de faire un nouveau pas sur le continent américain, tout en assurant la promotion des énergies plus respectueuses de l’environnement. Le PDG de Total Patrick Pouyanné abonde en ce sens dans le communiqué diffusé ce matin, quand il déclare « le gaz naturel peut devenir le carburant du futur » et qu'il ajoute que « Total est convaincu des fortes opportunités de développement dans le gaz naturel destiné au secteur du transport », en particulier aux Etats-Unis. Ce programme s’inscrit pleinement dans la stratégie affichée du groupe : renforcer l’exploitation de gaz naturel afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et étendre ses activités partout dans le monde.


Total et ses activités gazières aux quatre coins de la planète (Source : site officiel) 


… et Clean Energy aussi

La firme américaine, présentée comme un leader de la fourniture de gaz naturel carburant et de gaz naturel renouvelable (biométhane) destiné au secteur du transport, sort évidemment gagnante de ce programme d’investissement, puisqu’elle obtient un appui financier de premier plan pour son grand projet du moment, une offre de location de poids lourds roulant au gaz naturel, pour laquelle Total apportera des garanties allant jusqu’à 100 millions de dollars à Clean Energy. Ce projet, lancé au troisième trimestre 2018, a pour ambition de mettre sur les routes des milliers de poids lourds équipés de moteurs au gaz naturel, en proposant des conditions financières identiques à celles du diesel, bien plus polluant.
Les actionnaires devraient donc approuver largement cette transaction lors de l’assemblée générale prévue le 8 juin prochain, dernière condition à l'investissement du Français.