VW prévoit des ventes stagnantes en 2015, alors qu'il projetait précédemment une augmentation "modérée" par rapport au record de 10,1 millions de voitures livrées en 2014.

"L'environnement de marché difficile et une concurrence féroce" soulèvent des difficultés, a dit le directeur financier Hans Dieter Pötsch.

Le ralentissement chinois explique aussi qu'au premier semestre, les ventes ont baissé de 0,5% à 5,04 millions de véhicules.

Néanmoins, Volkswagen est parvenu à supplanter le japonais Toyota comme premier constructeur automobile mondial et d'atteindre ainsi avec trois ans d'avance un objectif affiché de longue date.

Mais dans le même temps, le groupe de Wolfsburg se cherche un nouveau président et a repoussé à l'automne sa décision concernant le passage à une nouvelle structure. Une querelle intestine a abouti en avril à l'éviction de l'ex-président du conseil de surveillance Ferdinand Piëch, lequel s'était montré publiquement très critique vis-à-vis du président du directoire Martin Winterkorn.

"La dépendance à la Chine souligne la nécessité de s'attaquer aux sous-performances d'autres marchés", dit Stefan Bratzel, patron du groupe de réflexion Center of Automotive Management. "VW ne peut se permettre de repousser la résolution des problèmes structurels".

L'action VW perd 3,30% en Bourse de Francfort, tandis que le Dax est inchangé que l'indice européen de l'automobile cède 0,92%.

Toutefois, l'amélioration de la demande en Europe occidentale et les réductions de coûts ont permis une hausse de 4,9% du bénéfice d'exploitation au deuxième trimestre, à 3,49 milliards d'euros, ce qui est conforme au consensus. Ce solde ne reprend pas les résultats des coentreprises en Chine.

La performance de VW fait écho à celles d'autres constructeurs européens comme PSA Peugeot Citroën et Daimler.

VW compte augmenter les économies de la marque éponyme à cinq milliards d'euros par an d'ici 2017 et ce de point de vue, le groupe a dit mercredi qu'il progressait vers cet objectif, tout en s'engageant toujours à développer la production modulaire.

La production à partir de la nouvelle plateforme augmenterait à sept millions d'unités d'ici 2018 contre deux millions environ l'an dernier. Le bénéfice d'exploitation augmenterait de 13% l'an prochain à 15,4 milliards d'euros contre 13,6 milliards attendus cette année, suivant une enquête Reuters.

Le constructeur a maintenu sa prévision d'une marge opérationnelle comprise entre 5,5% et 6,5% cette année, contre 6,3% en 2014.

Le chiffre d'affaires, lui, pourrait augmenter de 4% au plus par rapport à celui de 2014 qui avait atteint 202,5 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires au deuxième trimestre a progressé plus que prévu, de 10% à 56 milliards d'euros, grâce au faible niveau de l'euro et à d'autres effets saisonniers favorables.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Joanny)

par Andreas Cremer

Valeurs citées dans l'article : PEUGEOT, Daimler AG, Volkswagen AG, Toyota Motor Corp