WASHINGTON, 23 mars (Reuters) - Le département d'Etat américain approuvera vendredi le permis pour lancer le chantier de l'oléoduc Keystone XL entre le Canada et les Etats-Unis, rapportent deux sources gouvernementales.

Le projet, rejeté par les défenseurs de l'environnement, avait été bloqué par l'ex-président Barack Obama.

Cette décision enclenchera un processus qui pourrait se révéler long et compliqué en raison des nombreux recours déposés et des feux verts requis de la part des agences de régulation.

Mais le projet, proposé en 2008, a des chances de voir le jour maintenant qu'il est soutenu par la nouvelle administration de Donald Trump, qui en a souhaité la construction quelques jours après son arrivée au pouvoir le 20 janvier dernier.

Selon une source au fait du dossier, le département d'Etat voudrait valider le projet avant lundi, date butoir fixée par Donald Trump dans un décret ordonnant la construction de l'oléoduc ainsi que celui de Dakota Access.

C'est le sous-secrétaire du département d'Etat pour les affaires politiques, Tom Shannon, qui devrait approuver le permis transfrontalier déposé par la société TransCanada pour construire l'oléoduc reliant l'Alberta, au Canada, et le Nebraska, aux Etats-Unis.

Le secrétaire d'Etat Rex Tillerson, qui était jusqu'à l'an dernier le PDG du géant pétrolier Exxon Mobil, s'est en effet récusé il y a deux semaines sous la pression de Greenpeace pour éviter un conflit d'intérêts, car l'oléoduc bénéficierait à Exxon.

Le projet Keystone doit permettre d'acheminer plus de 800.000 barils par jour de pétrole lourd des sables bitumineux de l'Alberta jusqu'aux raffineries et ports du golfe du Mexique, via un réseau d'oléoducs partant déjà du Nebraska.

Barack Obama avait rejeté le projet en soulignant qu'il ne permettrait pas de réduire le prix du carburant pour l'automobiliste américain et aggraverait les émissions contribuant au réchauffement climatique.

TransCanada a de nouveau présenté sa demande après le décret signé par Trump le 24 janvier.

"Nous lutterons contre ces projets avec nos alliés dans le pays et au-delà des frontières, et nous continuerons de bâtir l'avenir que le monde souhaite voir", a déclaré Diana Best, une militante de Greenpeace, l'un des groupes hostiles au projet. (Valerie Volcovici, Timothy Gardner; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : TransCanada Corporation, Exxon Mobil Corporation