"Présentez-nous Tronics Microsystems, la société que vous dirigez et qui s’apprête à faire son entrée sur Alternext (le 13 février) ?
Tronics conçoit et produit des nano et microsystèmes, autrement dit des puces électro-magnétiques à haute valeur ajoutée. Nous sommes un spécialiste de l’inertiel, c’est-à-dire de la mesure de la vitesse et de la position d’un objet dans l’espace. Les applications sont multiples notamment dans le domaine de la défense et de l’aéronautique mais aussi dans tout l’univers des objets connectés (tablettes, montres, etc). Nous avons réalisé en 2014 un chiffre d’affaires de 11,6 millions d’euros auprès d’une cinquantaine de clients, parmi lesquels Thales, Airbus, Sercel, Nipson, Photonis, AsahiKasei. Nous concevons des produits standard et sur mesure pour la plupart de ces clients grâce à un effectif composé d’une majorité d’ingénieurs (55 sur un total de 88 salariés). Implanté à Crolles, dans la région de Grenoble, et à Dallas (USA) Tronics travaille en étroite collaboration avec le CEA-Leti (laboratoire de recherche spécialisé dans l'électronique, l'instrumentation les microsystèmes, ndlr) et, au Texas, avec le groupe Honeywell qui met à notre disposition ses unités de production.

A quoi vont servir les fonds (12 millions d’euros maximum) levés lors de cette introduction en bourse ?
Notre introduction en bourse doit nous permettre d’accélérer notre croissance en doublant nos effectifs de vente et marketing et en renforçant notre réseau de distributeurs dans le monde. Nous allons également renforcer les équipes d’ingénierie et de production afin de développer de nouveaux microsystèmes. Nous avons conclu en 2012 un accord de licence avec le CEA?Leti nous donnant accès à la technologie M&NEMS (Micro & Nano Electro Mechanical Systems). Cette technologie de rupture est la seule à ce jour permettant de combiner sur une même puce tous les axes de mesures (accéléromètres, gyromètres, magnétomètres, capteur de pression et à terme microphone). Elle ouvre de nouveaux champs d’application pour Tronics, notamment dans le domaine de l’électronique grand public. Une partie du produit de l’opération pourrait servir à acquérir d’autres technologies, notamment dans le domaine médical.
J’ajoute que Thales s’est engagé à souscrire à hauteur de 6 M€ (dont 3 M€ seront servis en priorité) à notre augmentation de capital, ce qui démontre l’intérêt d’industriels de renom pour nos technologies. Ce partenariat nous donne accès à tout l’éco-système et aux marchés du groupe.

Quels sont vos objectifs de croissance et de rentabilité ?
Tronics a pour objectif de réaliser à l’horizon 2018 un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros avec une forte amélioration de sa rentabilité (le résultat opérationnel s’est élevé à 219 000 euros au premier semestre 2014 contre une perte de 840 000 euros un an plus tôt, ndlr). La majeure partie de cette croissance proviendra de l’entrée en production des programmes aujourd’hui en phase d’ingénierie. Il s’agit de productions pluriannuelles, d’une durée de 4 à 5 ans en moyenne. L’augmentation de nos efforts commerciaux va également nous permettre de signer de nouveaux contrats sur un marché qui représente 1,5 milliards de dollars aujourd’hui et connait une croissance de 17% par an.
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