Berlin (awp/afp) - Le numéro un mondial du tourisme, l'allemand TUI, poursuit la concentration de son activité sur les offres grand public, avec le rachat mercredi de Transat France (Look Voyages) et la mise en vente d'un portefeuille de voyagistes de niche.

"Avec cette acquisition (de Transat France), TUI France ne va pas seulement atteindre une rentabilité solide, mais aussi devenir le leader du marché en France", supplantant Karavel-Promovacances, a mis en avant TUI, qui met 54 millions d'euros sur la table.

Avec ses marques Look Voyages et Vacances Transat, Transat France qui compte environ 560 salariés a fait voyager quelque 375.000 personnes en 2015, avec comme destinations-phares l'Espagne, la Grèce, Cuba ou la République dominicaine.

Une fois obtenues les différentes autorisations nécessaires et la vente bouclée, sans doute à l'automne, TUI va pouvoir renforcer en France son portefeuille d'offres de voyages, hôtels ou vols, alors qu'il a déjà ces derniers temps développé dans l'Hexagone son réseau de boutiques et les vols au départ d'aéroports régionaux.

"Le marché français n'est traditionnellement pas un marché facile, mais c'est un marché important. Nous sommes tout à fait confiants que l'activité en France peut se développer positivement et en conséquence nous investissons", a expliqué le patron de TUI Fritz Joussen, lors d'une conférence téléphonique.

- à l'opposé de Kuoni -

Cela rentre clairement dans sa stratégie de faire de TUI "un groupe entièrement concentré sur le tourisme", à l'opposé de celle choisie par exemple par le suisse Kuoni, qui se recentre sur les services aux professionnels et abandonne l'activité de tour-opérateur.

Depuis sa naissance fin 2014, par la fusion de TUI avec sa filiale britannique TUI Travel, le groupe met l'accent sur le regroupement sous un même toit de ses marchés clés, hôtels et croisières, lui qui dessert pas moins de 180 destinations.

Cette tactique pour créer un groupe touristique intégré lui permet de réagir plus facilement aux aléas du tourisme mondial, alors qu'"il ne fait aucun doute que le contexte du marché a été difficile" ces derniers mois, comme l'a souligné son patron, au regard des attentats qui ont frappé différents pays.

Ainsi quand les voyageurs fuient des destinations touchées par des violences, comme la Tunisie, l'Egypte ou plus récemment la Turquie, TUI peut assez rapidement rebasculer son offre vers d'autres destinations, comme en ce moment l'Espagne ou les Caraïbes.

- The Specialist Group à vendre -

En revanche, tout ce qui ne rentre pas dans ce schéma est mis en vente. Cela fut le cas de Hotelbeds Group, une filiale spécialisée dans la clientèle d'entreprises, vendue fin avril pour 1,2 milliard d'euros à deux fonds d'investissement.

Mercredi, TUI a également annoncé la mise en vente de The Specialist Group, qui rassemble de nombreuses marques comme le spécialiste des voyages en yacht Sunsail ou celui du ski Flexiski, estimant que l'activité ne collait pas suffisamment avec le reste de ses actifs.

"C'est un super ensemble de marques, mais il y a peu d'intégration avec notre activité principale. Ils n'utilisent pas nos hôtels, ne prennent pas nos avions", a expliqué Fritz Joussen. Seules les marques Crystal Ski et Thomson Lakes & Mountains ne sont pas vendues mais intégrées dans la filiale britannique de TUI, car justement elles utilisent la flotte du groupe.

Pour l'heure, la nouvelle stratégie de TUI se révèle plutôt payante puis que le chiffre d'affaires du premier semestre de son exercice décalé 2015/2016 a augmenté de 2,7% à 6,8 milliards d'euros et le bénéfice opérationnel devrait augmenter d'au moins 10% sur l'année, au vu des réservations pour l'été "en ligne" avec les attentes.

Traditionnellement, TUI est en perte pendant l'hiver, saison moins propice au tourisme. Sur la période d'octobre à mars, sa perte opérationnelle Ebita a tout de même été réduite à 236,9 millions d'euros.

La perte nette semestrielle a en revanche plus que doublé à 449 millions d'euros, essentiellement à cause d'une dépréciation de ses parts dans l'armateur Hapag-Lloyd, dont TUI n'a toujours pas réussi à se désengager complètement.

afp/al