Ajoute que le trafic reprendra lundi matin

PARIS (awp/afp) - Quatre mois après une panne de signalisation qui avait provoqué une pagaille monstre pendant trois jours à Paris-Montparnasse, un nouveau problème technique a provoqué dimanche l'interruption totale du trafic dans cette gare très fréquentée, exaspérant les voyageurs.

Le trafic reprendra normalement lundi matin, a indiqué en fin d'après-midi à l'AFP Alain Krakovitch, directeur général de SNCF Transilien, sans pouvoir donner dans l'immédiat le nombre d'usagers pénalisés ni le nombre de trains concernés.

Il a expliqué que la panne avait été causée par un "bug informatique" dans la mise en service prévue ce week-end d'un nouveau système permettant d'augmenter le nombre de TGV au départ de Montparnasse.

Cette mise en service devait s'achever dimanche à midi, mais un "problème informatique" a provoqué la perte de la commande à distance des installations de sécurité de la gare, touchant le système de signalisation et d'aiguillage. Cela a mené à l'interruption totale du trafic pour les trains en provenance et à destination de Montparnasse, laissant des milliers de personnes sur le carreau.

La SNCF prévoit encore des tests, ce qui explique que le trafic ne reprenne que lundi, selon M. Krakovitch.

En milieu d'après-midi dimanche, le hall de la gare était bondé de voyageurs, valises au pied et les yeux rivés sur leurs téléphones portables pour avertir leurs proches de leur retard ou trouver une solution de repli.

- Colère, impatience, inquiétude -

Les bornes automatiques étaient prises d'assaut pour échanger les billets, et les agents d'accueil de la SNCF étaient assaillis de questions par des voyageurs partagés entre colère, impatience et inquiétude.

Une longue file d'attente se formait devant le guichet d'information central.

"Il y a un train demain (lundi) matin mais pour 300 euros!" s'agace Sébastien Cazareth, qui travaille à Bordeaux. Prévenu de la panne 40 minutes avant le départ de son train, il cherche avec sa compagne à louer une voiture.

Chantal Lucas, 73 ans, confie sa "peur de rester là une partie de la soirée à (se) geler sans boire ni manger". Elle va chercher des amis pour l'héberger, "sinon ce sera l'hôtel".

Les messages affluaient aussi sur Twitter, des voyageurs demandant des renseignements ou fustigeant les pannes à répétition touchant ce noeud du trafic ferroviaire.

"Bloqué à Paris Gare Montparnasse comme des milliers de voyageurs ... que se passe-t-il?" a notamment écrit l'ancien ministre Stéphane Le Foll, député de la Sarthe.

La SNCF a demandé aux voyageurs de repousser leur voyage, indiquant que toutes les annulations et remboursements se feraient "sans frais et pendant un mois".

Tous les trains (TGV, Transiliens, TER et Intercités) étaient concernés dimanche.

La SNCF a toutefois prévu d'assurer des liaisons vers Nantes, Bordeaux et Rennes à partir de la gare d'Austerlitz et à raison d'un train par heure aller-retour. Au-delà de Rennes et Bordeaux, les correspondances pourront se faire par TER.

En raison de la panne, les Transiliens, TER et les Intercités ne pouvaient partir et arriver qu'à la gare de Versailles-Chantier.

- 'Rien à voir' avec la panne estivale -

Cet incident n'est pas le premier qui touche Paris-Montparnasse: une panne de signalisation, dans l'alimentation électrique d'un poste d'aiguillage à Vanves (Haut-de-Seine), avait déjà provoqué trois jours de pagaille fin juillet, en plein chassé-croisé estival, pénalisant des dizaines de milliers de voyageurs.

Mais cette nouvelle panne "n'a rien à voir" avec la précédente, a assuré M. Krakovitch. "Cet été, c'était lié à des installations anciennes", a-t-il observé. "Là, ce sont des installations nouvelles qui sont mises en service, qui permettent de mettre plus d'aiguillages pour augmenter le nombre de trains."

Face à l'urgence des besoins de maintenance et de modernisation d'un réseau ferroviaire vieillissant, un rapport remis quelques jours après la panne de l'été contenait neuf recommandations qui devaient être "engagées avant fin 2017", portant sur l'infrastructure, le plan de continuité du service et l'information aux voyageurs.

La ministre des Transports, Élisabeth Borne, avait demandé à la SNCF de se pencher en particulier sur la "révision des règles de gestion du trafic" pour permettre une meilleure reprise des circulations en cas d'incident et sur un "calendrier précis d'amélioration du système d'information des voyageurs pour le rendre plus réactif et plus cohérent".

Le Premier ministre Édouard Philippe avait demandé "pour des raisons de sécurité" de "consacrer beaucoup plus de moyens à l'entretien des réseaux existants". Trois milliards d'euros par an doivent être investis pour rénover le réseau, selon Mme Borne.

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