Singapour (awp/afp) - Le fonds souverain de Singapour GIC a annoncé mardi s'être débarrassé à perte de près de la moitié de sa participation dans le géant bancaire suisse UBS, où il avait investi au début de la crise financière internationale.

La veille, UBS avait effectivement annoncé que GIC souhaitait revendre 93 mio de titres via une procédure accélérée de placement auprès d'investisseurs institutionnels, correspondant à 2,4% du capital-actions et des droits de vote de la grande banque.

Le fonds précise que sa participation au capital de la banque zurichoise est passée de 5,1% à 2,7%.

Dans un communiqué, le GIC se dit "déçu" par ses pertes mais explique que la situation a changé depuis son entrée au capital de la banque suisse et qu'il lui faut désormais investir ailleurs.

"Le GIC a réalisé cette vente malgré les pertes, car les conditions ont changé de manière fondamentale depuis que le GIC avait investi dans UBS en février 2008, de la même façon que la stratégie et les domaines d'activité d'UBS ont changé", a déclaré le directeur général du fonds singapourien Lim Chow Kiat. L'étendue des pertes n'a pas été révélée.

UBS et d'autres grandes banques avaient bénéficié d'injections massives de capital de toute une série d'investisseurs comme GIC au moment de la crise financière déclenchée par la crise des "subprimes" et l'éclatement de la bulle immobilière aux Etats-Unis.

Fin 2007, le GIC avait injecté onze milliards de francs suisses suisses (10,2 milliards de dollars de l'époque) dans UBS, annonçant en janvier 2008 qu'il investirait 6,88 milliards de dollars dans le géant bancaire américain Citigroup.

Le fonds de Singapour a expliqué que parallèlement à ses pertes chez UBS, il avait "eu des retours positifs" sur son investissement dans Citigroup.

"La participation UBS a représenté une grosse pierre autour du cou du GIC. Je suppose qu'aujourd'hui, c'est le bon moment pour arrêter les frais", a commenté auprès de l'AFP Song Seng Wun, économiste à la banque de Singapour CIMB Private Bank. "C'est une décision douloureuse", a-t-il poursuivi. Le fonds va "sûrement se prendre un retour de bâton de la part des Singapouriens".

afp/ol