Zurich (awp) - La banque UBS a dépassé les prévisions du marché avec ses résultats du deuxième trimestre. Les principales divisions ont affiché de solides performances, notamment dans la gestion de fortune qui a attiré de nouveaux fonds sauf dans la région Amériques. La direction a confirmé vendredi les principaux objectifs annuels, notamment au niveau des économies visées.

Les analystes ont dans l'ensemble applaudi les résultats trimestriels de l'établissement de la Paradeplatz, mais ont sanctionné le titre en raison du repli des fonds propres.

"Compte tenu des conditions de marché, les résultats du deuxième trimestre ont été très bons et ont contribué à un premier semestre solide", s'est félicité le directeur général (CEO) Sergio Ermotti, cité dans un communiqué.

Selon la banque aux trois clés, "l'amélioration du moral des investisseurs et le renforcement de leur confiance se sont traduits par une amélioration du niveau d'activité des clients dans la gestion de fortune". Mais la faible volatilité des marchés ainsi que des "facteurs saisonniers" pourraient freiner leur ardeur.

Au deuxième trimestre, le bénéfice net a enregistré une hausse de 13,6% à 1,17 mrd CHF et le résultat avant impôts a progressé de 0,9% à 1,5 mrd.

Le produit d'exploitation s'est par contre contracté de 1,8% à 7,27 mrd et les charges d'exploitation se sont amenuisées de 2,5% à 5,77 mrd.

L'établissement zurichois s'est fixé pour but d'atteindre 2,1 mrd d'économies d'ici la fin de l'année, dont 1,8 mrd ont été réalisées fin juin. Au niveau des fonds propres durs (CET 1, pleinement appliqué), le groupe vise un ratio d'"au moins" 13% et a atteint 13,5% au terme de la période sous revue, soit 0,7 point de pourcentage de moins qu'il y a un an.

Les autres objectifs, notamment des actifs pondérés des risques (RWA) à 250 mrd CHF, ont également été confirmés. Ces derniers ont augmenté au deuxième trimestre de 15 mrd à 237 mrd, notamment en raison de "changements de méthodologie". Et ils devraient encore progresser de 6 mrd d'ici la fin de l'année, a indiqué le directeur financier (CFO) Kirt Gardner.

AFFLUX ET REFLUX

Dans le coeur de métier, la gestion de fortune a enregistré un bénéfice avant impôts en hausse de 12,4% à 582 mio CHF. La division a profité d'afflux nets d'argent nouveau de 13,7 mrd CHF, contre seulement 6,0 mrd au deuxième trimestre 2016. Les marges nettes se sont également redressées de 1 à 27 points de base.

Le CFO a confirmé à l'occasion l'objectif de marge nette de cette division entre 25 et 30 points de base.

Par répartition géographique, l'Asie-Pacifique a enregistré des afflux en hausse de 2,8 à 9,6 mrd, tandis que l'Europe est retournée en territoire positif à 0,6 mrd après des reflux de 0,5 mrd un an auparavant. En Suisse, les entrées d'argent nouveau ont reculé de 0,6 à 1,6 mrd.

L'unité de gestion de fortune dédiée aux Amériques a quant à elle dégagé un résultat opérationnel de 297 mio, un bond de 25,3%. Ce segment a cependant subi des sorties nettes de liquidités de 6,4 mrd USD, en raison notamment de reflux de 3,3 mrd liés notamment aux impôts. Il y a un an, les afflux nets s'étaient élevés à 2,4 mrd. La marge nette est restée stable à 11 points de base.

Dans la banque d'affaires, le bénéfice avant impôts s'est envolé de 58,8% à 451 mio CHF.

"SURPRISE NÉGATIVE"

UBS n'a apporté aucune précision au niveau des litiges, notamment en France. La justice française a renvoyé devant le tribunal correctionnel le groupe et sa filiale hexagonale pour avoir mis en place un vaste système de fraude fiscale. Dans leur ordonnance du 17 mars, les magistrats ordonnent que la banque aux trois clés soit jugée pour "démarchage bancaire illégal" ainsi que "blanchiment aggravé de fraude fiscale" et sa filiale française pour "complicité". La banque entend "défendre fermement sa position".

Les provisions pour litiges se sont élevées à 2,45 mrd fin juin, en baisse de 472 mio par rapport à fin mars.

"UBS a réalisé un bon résultat dans un environnement difficile, mais qui reste sans grande surprise", a résumé la Banque cantonale de Zurich (ZKB) dans un commentaire. L'établissement a également souligné la "très bonne performance" au niveau des afflux de liquidités dans la gestion de fortune (hors Amériques).

Vontobel a par contre estimé que la banque avait "surpris négativement" avec son ratio de fonds propres, même si ce dernier reste à un niveau "solide".

Baader Helvea a été plus nuancé, estimant qu'UBS a dévoilé des résultats trimestriels "mitigés". Le marché devrait réagir négativement à la marge brute "décevante" dans la gestion de fortune. Du côté positif, le courtier genevois a applaudi la croissance solide des afflux d'argent nouveau dans cette division clé et un ratio de levier "sain" à 3,7%.

A la Bourse suisse, le titre UBS lâchait 3,9% à 16,72 CHF dans un SMI en baisse de 0,61% à 10h43.

al/fr