Zurich (awp) - UBS a enregistré au deuxième trimestre 2016 des revenus d'exploitation de 7,4 mrd CHF, en hausse de 8,4% en comparaison trimestrielle mais en recul de 5,3% en comparaison annuelle. Le bénéfice net a pour sa part décollé de 41,6% sur trois mois pour s'établir à 1,03 mrd CHF mais reste inférieur de 14,5% au résultat dégagé sur la même période il y a un an, détaille le rapport intermédiaire publié vendredi.

Le bénéfice avant impôts a atteint 1,49 mrd CHF au niveau du groupe. La contribution à ce résultat de la division gestion de fortune (Wealth Management) a été amputée de près de moitié sur un an à 518 mio CHF. La banque d'investissement (Investment Bank) a apporté 284 mio CHF (+12,3%) et la gestion de fortune outre-Atlantique (Wealth Management Americas) 237 mio CHF (+6,3%).

La performance revendiquée par la banque aux trois clés s'inscrit sensiblement au-delà de la pourtant vaste fourchette des prévisions des analystes consultés par AWP. Les spécialistes articulaient des revenus d'exploitation de 6,65 à 7,23 mrd CHF pour un bénéfice net de 660 à 851 mio CHF.

Les résultats avant impôts des divisions prises séparément sont plus mitigés. Le consensus anticipait en moyenne 678 mio CHF pour la gestion de fortune globale, 344 mio CHF pour la banque d'investissement et 223 mio CHF pour la gestion de fortune aux Amériques.

PAS DE RÉPIT EN VUE POUR WEALTH MANAGEMENT

La direction n'anticipe pas d'amélioration à brève échéance pour la rentabilité de Wealth Management, qui constitue le gros point noir d'un exercice trimestriel sinon robuste de l'avis des observateurs.

Le directeur financier (CFO) Kirt Gardner a indiqué vendredi en conférence téléphonique tabler en outre sur une poursuite du reflux d'argent frais constaté sur les marchés émergents cette année et l'année en cours.

La base de fonds propres durs (CET1 application intégrale) s'est étoffée de 0,2 point de pourcentage (pp) à 14,2%, tandis que les actifs pondérés des risques (RWA) ont stagné à 214 mrd CHF.

De nouvelles provisions pour litiges de 85 mio CHF ont été constituées, tandis que 299 mio CHF ont été effectivement utilisés. Le montant mis de côté pour frais et pénalités juridiques a ainsi été raboté de quelque 200 mio CHF à 2,68 mrd CHF.

L'établissement disposait en outre fin juin de réserves de 533 mio CHF pour les mesures de restructuration, de 134 mio pour l'immobilier, de 127 mio pour risques divers, de 96 mio pour la caisse de pension. En comptant les 43 mio pour risques opérationnels et 42 mio pour risques de crédit, le total des provisions s'établissait à 3,66 mrd CHF.

Pour la suite de l'exercice, la banque s'affiche franchement prudente, avançant une aversion au risque des clients peu susceptible de disparaître dans un avenir proche. "Notre priorité est de maintenir au moins un dividende ordinaire de 60 centimes par action, comme l'an dernier" a pour sa part assuré le directeur général (CEO) Sergio Ermotti. Le grand patron a toutefois confié à AWP qu'il sera difficile cette année d'augmenter la rémunération des actionnaires conformément aux voeux de la direction sur le long terme.

Au titre de 2015, les actionnaires avaient perçu 85 centimes par titre, dont 25 centimes sous forme de gratification extraordinaire.

Tensions géopolitiques, incertitudes conjoncturelles, faiblesse des taux, relative force du franc ou encore nouvelles exigences helvétiques pour les établissements dits d'importance systémique constituent autant de défis à relever, énumère la direction. Si elle renonce à chiffrer par avance sa performance, cette dernière maintient son objectif d'économies de 2,1 mrd CHF d'ici la fin de l'année prochaine.

RARES FAUSSES NOTES DANS UNE PRESTATION REMARQUABLE

Les analystes accueillent une performance d'ensemble robuste et reconnaissent avoir sous-estimé les capacités du numéro un bancaire helvétique. Abandon des objectifs à court terme - jugés irréalisables par nombre d'observateurs - et faiblesse dans la gestion de fortune suscitent toutefois des critiques.

Parmi les optimistes, Barclays et Vontobel reconduisent leurs recommandations d'achat pour l'action UBS et les assortissent d'objectifs de cours de respectivement 17,00 et 16,00 CHF. Plus mesurés, Deutsche Bank, Kepler Cheuvreux ou encore Morgan Stanley préfèrent rester neutres et étalent leurs estimations de juste valorisation entre 13,00 et 15,40 CHF.

La copie rendue ce jour par UBS contraste avec les chiffres mitigés présentés la veille par Credit Suisse, tranche la Banque cantonale de Zurich (ZKB). Les perspectives timorées ou le faible afflux d'argent constituent toutefois des cheveux dans la soupe et la recommandation "pondérer au marché" est confirmée.

A la Bourse, l'action UBS a fini en hausse de 0,45% à 13,35 CHF, dans un SMI en progression de 0,40%.

jh/fah