Zurich (awp) - Le groupe bancaire UBS a subi au troisième trimestre 2016 une chute de son bénéfice net de 60% sur un an, à 827 mio CHF. Dans un communiqué, la grande banque déplore des incertitudes économiques et géopolitiques persistantes, une faible activité clientèle et la frilosité des émissions sur le marché primaire. Ces conditions devraient se poursuivre dans un avenir proche.

Le résultat avant impôts s'est étoffé de 11% à 877 mio CHF, indique UBS vendredi. Pour sa part, le résultat avant impôts ajusté, qui exclut toute activité qualifiée par UBS de "non représentative", a bondi d'un tiers à 1,30 mrd CHF. Le troisième trimestre 2015 incluait un crédit d'impôts net de 1,3 mrd CHF, qui avait favorisé les résultats.

Le produit d'exploitation s'est inscrit à 7,03 mrd CHF, en recul de 2%, alors que les charges ont été allégées de 4% à 6,15 mrd.

La banque aux trois clés a décoiffé les attentes du consensus AWP en termes de recettes et bénéfice avant impôts, dépassant par endroits les prévisions des analystes les plus optimistes. Le bénéfice net s'inscrit légèrement en dessous de la moyenne des projections.

UBS a comptabilisé lors de la période sous revue un crédit d'impôt de 424 mio CHF, sur la base de prévisions de bénéfice après 2016 ajustées. Cette somme a totalement été absorbée par les dépenses fiscales. La charge nette relative aux impôts s'est élevée à 49 mio CHF.

"Nous avons fourni une solide performance dans nos activités, malgré des variations saisonnières et des vents contraires macroéconomiques, géopolitiques et sur les marchés", affirme le directeur général (CEO) Sergio Ermotti, cité dans le communiqué.

ENCORE DES ÉCONOMIES

Les efforts du numéro un bancaire helvétique ont permis d'économiser 1,5 mrd à fin septembre, contre 1,4 mrd au terme du premier semestre. L'établissement zurichois vise un réduction des coûts de 2,1 mrd à fin 2017, sur la base des dépenses de 2013.

Dans le détail, la banque d'affaires (Investment Bank) a dégagé un résultat avant impôts de 161 mio CHF, amputé de plus de 67%. Cette unité a dû faire face à une baisse des revenus de la clientèle privée (-9%) et entreprise (-25%). Les activités ont pâti d'une base de comparaison élevée pour la première catégorie et de la faiblesse du marché des actions et de la dette pour la seconde. Les actifs pondérés au risque (RWA) sont restés stables à 65 mrd CHF.

Dans les activités de gestion de fortune (WM), hors Amériques, des entrées d'argent de 9,4 mrd CHF ont été constatées, principalement en provenance d'Asie et d'Europe, précise la grande banque. La division a néanmoins vu son résultat avant impôts plonger de plus d'un cinquième à 504 mio CHF. Les marges brute et nette se sont fixées respectivement à 76 et 27 points de base (pb), en recul de 2 et 1 pb par rapport au partiel précédent.

En revanche, l'unité WM Amériques a clairement étoffé son bénéfice avant impôts, à 320 mio CHF. Cela représente peu ou prou une progression d'un quart. Les afflux d'argent frais se sont élevés à 0,8 mrd USD.

Malgré un environnement de taux négatifs, la division Personal & Corporate Banking a signé le meilleur trimestre depuis fin 2008 selon UBS, qui souligne la hausse des recettes et un recul des charges constaté de juillet à septembre. Le résultat avant impôts affiche néanmoins une baisse de 2,8% à 453 mio CHF.

HAUSSE DE LA MASSE SOUS GESTION

Au 30 septembre, le ratio de fonds propres durs, selon la norme Bâle III entièrement appliquée, a cédé deux points de pourcentage (pp) sur trois mois, à 14,0%. Le ratio de levier s'est fixé à 3,45%.

La masse sous gestion totale s'est étoffée de 2,6% à 2747 mrd CHF. Les RWA globaux ont atteint 216,8 mrd CHF, en hausse de 3 mrd en comparaison trimestrielle. Cette hausse, anticipée, s'explique par l'inflation réglementaire, selon la banque aux trois clés.

Lors de la période sous revue, UBS a constitué des réserves pour risques juridiques à hauteur de 419 mio CHF, pour un total de 2,98 mrd fin septembre. L'établissement ne fournit aucune nouvelle indication sur les nombreux litiges en cours.

L'aversion au risque des clients constitue toujours un défi pour la grande banque, car elle entraine de faibles volumes de transactions. Les taux plus bas que prévus ou négatifs freinent également l'élan d'UBS. Ces conditions devraient se maintenir dans un avenir proche, prédit la banque.

L'implémentation des nouveaux standards en Suisse et des nouvelles règles internationales auront un impact sur les coûts. Le groupe estime toutefois être bien positionné et entend "appliquer sa stratégie avec discipline".

fr/buc/jh