Le nouveau tandem à la tête d'Unicredit est visiblement décidé à prendre sans tarder des mesures pour renforcer les fonds propres de la première banque italienne. Alors que plusieurs cessions d'actifs ont été annoncées depuis lundi par le nouvel administrateur délégué Jean-Pierre Mustier, nommé la semaine dernière, c'est le président Giuseppe Vita qui est rentré dans l'arène aujourd'hui. Il a indiqué à Reuters que la banque devrait étudier la possibilité d'une augmentation de capital pour se conformer aux demandes de la BCE concernant ses fonds propres.

A fin 2015, cette dernière revendiquait un ratio de fonds propres durs de 10,94%. Dans une note récente, Berenberg estimait qu'une augmentation de capital de 4 milliards d'euros serait sans doute nécessaire - la capitalisation actuelle de la banque italienne est de 11,6 milliards d'euros - en plus de nombreuses cessions d'actifs.

En dépit des menaces de dilution qu'une telle opération ferait peser sur les actionnaires d'Unicredit, le volontarisme affiché des deux dirigeants réjouit les marchés. Ainsi, le titre Unicredit gagne plus de 5%, emmenant l'ensemble du secteur bancaire transalpin et européen. A Paris, Natixis (+3,02%) précède BNP Paribas (+2,16%), Crédit Agricole (+2,02%) et Société Générale (+1,96%) au palmarès des hausses.

A peine arrivé aux commandes d'Unicredit, Jean-Pierre Mustier a lancé une revue stratégique lundi. Dans la foulée, la banque a annoncé la cession de 10% du capital de sa filiale de courtage FinecoBank pour un montant brut de 328 millions d'euros puis la vente de 10% de sa filiale polonaise Pekao pour 749 millions d'euros. L'impact positif de ces deux opérations sur son ratio de fonds propres durs est estimé à 20 points de base.