Unilever progresse de 0,43% à 4 057,5 pence à Londres. Les investisseurs ne réagissent guère aux informations de presse selon lesquelles le géant anglo-néerlandais des produits de grande consommation aurait décidé de céder ses marques de produits à tartiner comme la margarine Flora et le beurre Stork. Au total, le groupe souhaiterait céder pour 6,9 milliards de livres d'actifs (environ 7 milliards d'euros). L'objectif est clairement de soutenir sa rentabilité et de montrer à ses actionnaires qu'il a eu raison de repousser, le mois dernier, les avances de l'américain Kraft Heinz.

Ce refus avait conduit Kraft Heinz a retiré son offre de 143 milliards de dollars.  Selon le Financial Times, le tandem de milliardaires Warren Buffet - Jorge Lemann, qui contrôlent près de 50% du capital de Kraft Heinz via leurs entités respectives (Berkshire Hathaway et le fonds 3G), avait mal accueilli la réaction des responsables politiques britanniques.

La Première ministre Theresa May avait demandé à son gouvernement de se pencher sur un projet qui pourrait avoir des conséquences pour l'économie britannique dans son ensemble et, éventuellement, justifier une intervention de l'Etat.

Macquarie estimait à l'époque que Kraft Heinz aurait pu relever de manière significative son offre au-dessus des 50 dollars par action tout en promettant un fort impact relutif du deal sur ses comptes et une rentabilité respectable des capitaux employés. Mais offrir un prix plus élevé tout en garantissant la fiabilité du projet pour ses actionnaires ne pouvait se faire qu'au prix de réductions de coûts drastiques chez Unilever. La fin de non-recevoir sèche du management et la réaction hostile du gouvernement comme de l'opinion public ont donc conduit Kraft Heinz à faire machine arrière.

Unilever, spécialisé dans les produits de grande consommation, avait jugé que la proposition de 50 dollars par action, soit une prime de 18% par rapport à son cours de clôture la veille de l'annonce, sous-valorisait nettement son potentiel. Unilever précisait à l'époque qu'une telle fusion ne représentait pour lui aucun intérêt financier et stratégique. A ces niveaux de cours, Unilever était valorisé plus de 130 milliards d'euros contre environ 100 milliards pour Kraft Heinz.

Un rapprochement entre Kraft Heinz et Unilever créerait un groupe au chiffre d'affaires de 84,8 milliards de dollars. Il se classerait au deuxième rang mondial juste derrière Nestlé, dont le chiffre d'affaires a atteint 91,2 milliards de dollars en 2016.