Le géant anglo-néerlandais des produits de grande consommation a fait état mercredi d'une croissance organique de 6,9% au titre de 2012, supérieure de 0,4 point au consensus, grâce à un bond de 11,4% dans les marchés émergents où Unilever réalise 55% de ses ventes.

Le chiffre d'affaires annuel a atteint 51,3 milliards d'euros, en ligne avec les estimations des analystes.

A la Bourse de Londres, le titre s'adjugeait 2,77% à 2.519 pence à 12h15 GMT, la meilleure performance de l'indice FTSE 100, après un record absolu à 2.529 pence.

"Ces résultats ont été atteints dans des conditions économiques difficiles, marquées par la volatilité des prix des matières premières et un environnement intensément concurrentiel", note le directeur général Paul Polman dans le communiqué de résultats.

Le groupe s'est abstenu de livrer des prévisions chiffrées pour 2013, se bornant à répéter ses déclarations habituelles sur la croissance supérieure à celle de ses marchés, l'amélioration de la marge opérationnelle et le cash flow.

PRUDENCE POUR 2013

"Comme on pouvait s'y attendre, les commentaires sur 2013 sont standard et quelque peu vagues", commente Andrew Wood, analyste chez Bernstein.

"La direction reste prudente sur l'évolution des marchés et la concurrence, mais c'était déjà le cas il y a 12 mois. Pour autant, Unilever aura du mal à rééditer sa performance de 2012."

Unilever, numéro trois mondial des produits de grande consommation derrière Nestlé et Procter & Gamble, reconnaît que les conditions économiques restent difficiles.

"Il n'y a pas de place pour la complaisance", a déclaré le directeur financier Jean-Marc Huet lors d'une conférence de presse téléphonique. "En 2013, les marchés sur lesquels nous sommes présents continueront d'être difficiles. La concurrence restera intense et les consommateurs continuent de ressentir les effets des mesures d'austérité."

Il a ajouté s'attendre à une hausse à un chiffre des coûts des matières premières en 2013.

Grâce à son exposition aux marchés émergents, Unilever résiste mieux que ses concurrents Procter & Gamble, contraint de réduire ses effectifs, ou Danone, touché par le ralentissement économique en Europe.

Le bénéfice par action "core" a augmenté de 11% à 1,57 euro en 2012, conforme aux attentes. La marge opérationnelle a progressé à 13,8%, un chiffre meilleur que prévu, à la faveur de la stabilisation des cours des matières premières.

Fondé il y a 83 ans, Unilever est propriétaire des thés Lipton, de la lessive Omo et des glaces Ben & Jerry ou Magnum parmi beaucoup d'autres marques.

Véronique Tison pour le service français, édité par Dominique Rodriguez

par Rosalba O'Brien