Le géant anglo-néerlandais des produits de grande consommation Unilever a ce matin fait état d'un point d'activité peu engageant : en dépit d'un effet de changes moins négatif au 3e trimestre, la croissance organique se tasse. La direction évoque “un net ralentissement” en Chine et dans les pays émergents en général, et une conjoncture morose dans les pays développés. De plus, elle n'attend pas d'amélioration de la tendance d'ici la fin de l'année et a accéléré la mise en place des économies.

En retrait de 3,2% ce matin à 29,3 euros en Bourse d'Amsterdam, l'action Unilever se classe parmi les plus fortes baisses de l'indice AEX 25 en baisse de 1%.

Si elle atteint 3,2% sur les neuf premiers mois de l'exercice 2014, la croissance organique d'Unilever a décéléré au 3e trimestre, à 2,1%.

En outre, cette progression à données comparables se composait, de janvier à septembre, de 1,4 point de pourcentage de croissance interne réelle (le solde, soit 1,8 point, résultant de hausses de prix). Mais au 3e trimestre, la progression des volumes était retombée à 0,3 point, celle des prix atteignant 1,8 point, indique le groupe qui détient notamment des marques qui vont de Ben & Jerry's à Magnum, Knorr en passant par Domestos, Persil ou Omo.

Au final et en données publiées, en raison notamment des effets de changes (- 6,6%), les ventes d'Unilever se replient de 4,3% sur neuf mois à 36,3 milliards d'euros, et de 2% au 3e trimestre à 12,2 milliards (dont effets de changes : - 2,6%).

Le directeur général du groupe, Paul Polman, évoque 'des marchés concurrentiels' qui ont été pénalisés en fin de période par l'affaiblissement de la conjoncture macroéconomique.

De plus, dans les pays émergents, la croissance organique qui atteignait 6,2% sur les neuf premiers mois de l'année a ralenti, 'notamment en Chine où le phénomène de déstockage a été particulièrement marqué'.

Unilever signale une stagnation des volumes dans les émergents au 3e trimestre. Si des signes de redémarrage sont visibles en Amérique du Nord, l'Europe demeure mal orientée, en raison notamment de la faiblesse des ventes estivales de crèmes glacées.

M. Polman estime cependant que même réduite au 3e trimestre, la croissance des ventes du groupe demeure supérieure à celle de ses marchés.

Mais aucune amélioration n'est prévue à court terme : 'nous nous attendons à ce que les conditions de marché demeurent difficiles d'ici la fin de l'année', ajoute Paul Polman, qui a en conséquence accéléré les mesures d'économies. Même si 'le déstockage devrait, en Chine, globalement prendre fin avec l'année 2014', estime la direction.

Les prévisions antérieures, qui comprennent pour l'ensemble de 2014 'une croissance profitable des volumes', une amélioration de la marge opérationnelle et des cash-flows solides, sans chiffrage, reste toutefois confirmée.


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