Le groupe a précisé que la croissance organique de ses ventes avait été de 3,4% sur la période janvier-mars, une progression conforme à un consensus d'analystes financiers fourni par le groupe. Cette croissance a été essentiellement le fruit de la progression des volumes de ventes.

Sur cette période, les prix n'ont augmenté que de 0,1%. Le directeur financier, Graeme Pitkethly, a déclaré que cette modeste hausse, attendue par le groupe, s'expliquait par les difficultés rencontrées au Brésil, en Amérique du Nord et au Royaume-Uni.

"La croissance des prix est décevante (...) Ce qui pourrait laisser penser aux investisseurs qu'Unilever a du mal à augmenter ses prix", relève Jauke Jong, analyste chez AFS Group.

Le titre du propriétaire des soupes Knorr, des savons Dove ou encore des lessives Omo, recule de 1,94% à 3.870 pence à la Bourse de Londres, deuxième plus forte baisse du Footsie, qui avance de 0,09% au même moment.

Graeme Pitkethly a toutefois dit s'attendre à ce que l'équilibre entre les prix et les volumes s'améliore au second semestre.

Le fort ralentissement de la croissance des prix au quatrième trimestre de l'an dernier a pesé depuis sur l'action Unilever, en dépit de la plus forte hausse de son chiffre d'affaires depuis six trimestres. [nL8N1PR1U1)

Hors activité pâtes à tartiner, la croissance organique s'établit à 3,7%, contre une hausse de 3,6% anticipée par les analystes.

RACHAT D'ACTIONS JUSQU'À 6 MILLIARDS D'EUROS

Le groupe a décidé en décembre dernier de vendre ses pâtes à tartiner au fonds KKR pour 6,8 milliards d'euros à la suite du réexamen de ses activités qui a suivi le rejet en février 2017 d'une offre de rachat de 143 milliards de dollars (115 milliards d'euros) de la part de Kraft Heinz.

Unilever a annoncé jeudi qu'il consacrerait le produit de cette vente à un nouveau programme de rachat d'actions pouvant atteindre jusqu'à six milliards d'euros et qui sera lancé en mai.

Sous le coup d'effets de change négatifs, le chiffre d'affaires publié a reculé de 5,2% sur le premier trimestre, à 12,6 milliards d'euros, contre un consensus de 12,84 milliards.

Unilever, en passe de supprimer sa structure bicéphale pour ne garder que Rotterdam comme base principale, anticipe toujours une croissance organique allant de 3% à 5% pour l'ensemble de l'année.

Le groupe, qui se dit bien parti pour atteindre ses objectifs 2020, entend également améliorer sa marge opérationnelle et sa génération de trésorerie en 2018.

Danone et Nestlé ont également confirmé leurs objectifs annuels mais ils ont pour leur part publié des résultats meilleurs que prévu au premier trimestre.

Voir aussi BREAKINGVIEWS-Nestlé and Unilever switch focus to shopping lists

(Martinne Geller, Benoit Van Overstraeten et Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

par Martinne Geller

Valeurs citées dans l'article : Danone, Unilever (NL), Nestlé, Unilever, The Kraft Heinz Company