A la suite de la publication de ces données, le titre du groupe anglo-néerlandais accusait la plus forte baisse de l'indice Stoxx 50, perdant en milieu de matinée 2,49% à 24,71 livres à la Bourse de Londres et 2,53% à 29,53 euros à la Bourse d'Amsterdam.

Le propriétaire de marques telles que Dove et Lipton a dit que son chiffre d'affaires avait augmenté de 2,1% sur le troisième trimestre alors que, selon un consensus fourni par l'entreprise, les analystes avaient anticipé une progression de 3,7%.

Les ventes en volumes, qui mesurent la quantité de produits écoulés, ont enregistré une hausse de 0,3% contre un consensus de +1,8% et +1,9% aux premier et deuxième trimestres.

"Ce fut un trimestre décevant pour Unilever alors que nous pensions que tout était réuni pour que le groupe s'en sorte bien", a estimé James Edwardes Jones, analyste chez RBC Capital Markets.

Andrew Wood, analyste chez Bernstein Research, a dit que le taux de croissance du chiffre d'affaires du troisième trimestre 2014 était le plus faible depuis celui des trois derniers mois de 2009.

Les annonces faites par Unilever sont similaires à celles de Nestlé il y a une semaine. Le numéro un mondial du secteur avait fait état d'un ralentissement de la croissance de ses ventes sur les neuf premiers mois de l'année sous l'effet de la détérioration des économies asiatiques et de la tendance à l'érosion des prix en Europe.

De son côté, Danone avait, également la semaine dernière, annoncé une forte croissance de ses ventes au troisième trimestre, alimentée par le rebond de sa nutrition infantile, ce qui lui a permis, comme Nestlé et Unilever, de confirmer ses objectifs annuels.

OBJECTIFS CONFIRMÉS

"Les conditions macroéconomiques ont continué à exercer une pression sur les consommateurs", a déclaré Paul Polman, directeur général d'Unilever, cité dans un communiqué.

Unilever génère plus de la moitié de son chiffre d'affaires dans les marchés émergents. Sur le troisième trimestre, il a augmenté de 5,6% dans ces pays, essentiellement du fait d'une hausse des prix. En volume, les ventes n'ont progressé que de 0,9%.

Les livraisons en Chine ont particulièrement été touchées par le ralentissement de la conjoncture de la deuxième puissance économique mondiale. Comme les distributeurs du pays ont réduit leurs niveaux de stocks pour faire face à cette situation, les ventes constantes d'Unilever y ont diminué de 20%.

"Nous avons ce ralentissement dans les pays émergents, l'Europe n'est pas encore sortie de l'ornière, seule l'Amérique du Nord montre quelques signes d'amélioration", a dit à Reuters Jean-Marc Huet, directeur financier d'Unilever.

Le taux de croissance général des marchés dans lesquels Unilever est présent est descendu sous les 2% contre environ 3% au début de l'année, a-t-il ajouté.

"Nous n'anticipons pas d'amélioration substantielle. Cela fait un moment que nous n'avons pas une croissance sous les 2% sur une base mondiale. A mon avis, il n'y aura ni amélioration ni détérioration".

Unilever se dit toutefois confiant en sa capacité d'enregistrer "une nouvelle année de croissance profitable, supérieure à celle du marché, une marge opérationnelle toujours en amélioration et une forte génération de trésorerie".

(Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Martinne Geller

Valeurs citées dans l'article : UNILEVER, Unilever plc