L'aluminier russe s'inspire ainsi de l'Iran qui, voici quelques années, avait choisi de payer en or, pétrole et yen des biens dont le prix était normalement fixé en dollar.

"Rusal a déclenché un plan de défense à l'iranienne", a dit un responsable de l'un des actionnaires de l'aluminier, sans dire quelles banques joueraient le rôle d'intermédiaire.

"Plusieurs banques en Europe peuvent traiter des paiements en euro. Certains clients de Rusal commencent à procéder à ce changement de paiement mais cela prend du temps", a-t-il ajouté.

Rusal s'est refusé à tout commentaire.

Les Etats-Unis ont sanctionné vendredi dernier 24 personnalités russes, dont des oligarques et responsables gouvernementaux proches de Vladimir Poutine, et 14 entreprises et entités en réponse aux "activités malveillantes" de Moscou cherchant à déstabiliser les démocraties occidentales.

Parmi elles figurent Oleg Deripaska et sa société Rusal, cotée à Hong Kong.

Une source d'une grande banque américaine qui a l'habitude de traiter avec Rusal a dit que tous les paiements allaient directement sur un compte sous séquestre.

Le London Metal Exchange (LME) a dit mardi qu'il suspendait provisoirement à partir du 17 avril l'aluminium de Rusal de sa liste de marques homologuées, certains membres se posant des questions sur la règlement de contrats passés avec des entreprises sanctionnées.

(Dimitri Jdannikov et Pratima Desai; Wilfrid Exbrayat pour le service français)