New-York (awp/afp) - La compagnie aérienne américaine United Airlines a présenté lundi des résultats meilleurs que prévu pour le 1er trimestre et s'est engagée à donner la priorité à ses clients après la polémique consécutive à l'expulsion musclée d'un passager d'un de ses vols.

Le transporteur s'est dit "optimiste" sur ses revenus, au moment où observateurs et analystes redoutent une fuite des voyageurs après des appels au boycott lancés sur les réseaux sociaux.

"Nous avons observé des tendances positives pour ce qui est de l'environnement des revenus pour le trimestre en cours et sommes optimistes pour l'ensemble de l'année", déclare le numéro 2 du groupe Scott Kirby, cité dans un communiqué.

"En se projetant vers l'avenir, nous estimons que le PRASM (revenu par passager par siège disponible et par mile parcouru, un des indicateurs de la rentabilité) va augmenter de 1 à 3% au deuxième trimestre", poursuit-il.

PRIORITÉ AUX CLIENTS

L'incident impliquant David Dao, un médecin d'origine vietnamienne installé aux Etats-Unis, diffusé par l'intermédiaire de vidéos filmées par d'autres passagers et qui a soulevé une large émotion, relève toutefois de la période couverte par le deuxième trimestre (du 1er avril au 30 juin). Il avait été expulsé brutalement de son siège par la police de l'aéroport pour faire de la place à un équipage d'United.

Une majorité de personnes sondées en ligne par le cabinet Morning Consult affirme dorénavant préférer voyager avec une autre compagnie aérienne qu'United si elles devaient effectuer le trajet New York-Chicago, la principale d'United sur les vols intérieurs.

"C'est un moment clé pour notre entreprise et nous sommes plus déterminés que jamais à mettre les clients au centre de tout ce que nous faisons", a promis lundi Oscar Munoz, le directeur général, réitérant "endosser l'entière responsabilité" de cet incident. "C'est clair, qu'au vu des dernières expériences, nous devons mieux servir nos clients", a ajouté le dirigeant.

M. Munoz, qui a écarté toute démission personnelle et n'a encore pris aucune sanction à l'encontre des employés concernés, sera confronté pour la première fois ce mardi à des analystes financiers.

Ceux-ci devraient sans doute l'interroger sur l'état des réservations depuis l'incident et quelles mesures concrètes United envisage de prendre pour éviter une répétition.

La compagnie aérienne a déjà promis de ne plus avoir recours à la police pour débarquer des passagers de ses avions et demande désormais aux membres d'équipage de s'enregistrer au moins 60 minutes avant le décollage. Les employés pouvaient jusqu'ici s'enregistrer à la dernière minute.

Les conclusions d'un audit interne sont attendues d'ici le 30 avril prochain.

Lors des trois premiers mois de l'année, United a enregistré un bénéfice net de 96 millions de dollars, en chute de 69,3% sur un an, en raison d'une hausse des charges de carburant mais aussi salariales.

Le bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du nord, est toutefois ressorti à 41 cents, contre 38 cents attendus en moyenne par les analystes.

Le chiffre d'affaires à 8,42 milliards est en hausse de 2,7% sur un an en dépit d'une stagnation du PRASM. Son augmentation est une surprise puisque United avait prévu en janvier que celui-ci pourrait stagner, en raison d'une hausse des coûts.

Par secteur, les revenus passagers ont augmenté de 2,6%, à 7,17 milliards de dollars et ceux du fret de 13,4% à 220 millions de dollars.

Les lignes intérieures américaines ont vu leurs revenus baisser de 5%, alors que les recettes générées par les lignes internationales ont augmenté de 4,6%.

Le taux de remplissage trimestriel des avions était de 97,5%, contre 96,9% au premier trimestre 2016.

afp/ol