par Roberta Rampton et David Lawder

WASHINGTON, 13 février (Reuters) - Donald Trump a déclaré mardi qu'il envisageait une série d'options, y compris celle d'instaurer des barrières douanières "et/ou" des quotas, pour restreindre les importations d'acier et d'aluminium qui, dit-il, pénalisent l'industrie américaine.

C'est la première fois que le président américain indique aussi clairement qu'il prendra des mesures pour restreindre les importations de ces deux métaux.

Donald Trump a tenu ces propos à l'issue d'une rencontre avec un groupe de sénateurs et représentants républicains et démocrates à la Maison blanche, de laquelle la presse avait été tenue à l'écart.

Certains élus l'ont exhorté à agir de manière vigoureuse afin d'empêcher la fermeture d'usines dans leurs Etats, d'autres l'ont invité à la prudence car une hausse du prix de ces métaux, découlant d'une hausse des taxes à l'importation, nuirait à l'industrie manufacturière qui les consomme en aval.

Donald Trump étudie les options présentées le mois dernier par le département du Commerce. Ce dernier menait depuis le printemps 2017 des investigations pour déterminer si des restrictions sur les importations d'acier et d'aluminium sont nécessaires à la protection de la sécurité des Etats-Unis, en vertu de la section 232 de la loi sur le commerce de 1962 (Trade Expansion Act).

"Ce dont on parle, ce sont des taxes et/ou des quotas", a déclaré Donald Trump au groupe d'élus.

"Une partie des options serait de mettre en place des taxes. Puisqu'ils font baisser les prix de l'acier, qu'ils payent des taxes, des taxes substantielles, ce qui permettra aux Etats-Unis de gagner beaucoup d'argent", a déclaré le président américain.

"DÉCIMÉES PAR LE DUMPING"

Donald Trump a estimé que les industries de l'acier et de l'aluminium aux Etats-Unis avaient été "décimées par le dumping".

"Je veux que les prix baissent, mais je veux aussi garantir que nous ayons une industrie de l'acier et de l'aluminium, nous en avons besoin pour notre défense nationale", a-t-il déclaré.

Les titres des sidérurgistes comme U.S. Steel ont grimpé à Wall Street en réaction à ces déclarations.

Le président américain a jusqu'au 11 avril pour décider d'imposer ou non des restrictions sur les importations d'acier et jusqu'au 20 avril en ce qui concerne l'aluminium.

Le département du Commerce n'a pas divulgué ses recommandations. Mais le secrétaire au Commerce, Wilbur Ross, a déclaré aux élus que le dispositif de la section 232 permettait des "sanctions chirurgicales" permettant par exemple d'appliquer des droits de douane sur les importations de certains pays et des quotas sur les importations d'autres pays.

Des sidérurgistes ont récemment demandé à Donald Trump de restreindre les importations américaines d'acier afin de réduire les surcapacités dans le monde, essentiellement en Chine.

La Motor and Equipment Manufacturers Association (MEMA), qui représente les fabricants de pièces détachées automobiles, avec 871.000 employés, a de son côté exhorté le président à exclure une longue liste de produits des restrictions à l'import et d'adopter une approche au cas par cas. (Jean-Stéphane Brosse pour le service français)