Sydney (awp/afp) - Les géants Vale et BHP Billiton ont annoncé jeudi un protocole d'accord avec la justice brésilienne pour trouver avant le 30 juin un accord définitif sur les dizaines de milliards de dollars de demandes de réparation des dommages causés par la rupture d'un barrage en 2015.

La rupture du barrage de minerai de fer près de la ville historique de Mariana avait entraîné une gigantesque coulée de boue qui avait fait 19 morts et provoqué une catastrophe écologique majeure.

En mars 2016, le gouvernement brésilien avait convenu d'un plan de réparation sur 15 ans de 20 milliards de réais (6,1 milliards de dollars) avec la compagnie minière brésilienne Samarco, qui appartient au brésilien Vale et à l'anglo-australien BHP Billiton. Mais ce montant avait été jugé très insuffisant par la justice.

Le ministère public brésilien avait en mai estimé à 155 milliards de réais (47,5 milliards de dollars) la "valeur initiale" des réparations réclamées à Samarco et à ses deux propriétaires.

Vale et BHP ont annoncé jeudi un accord préliminaire avec la justice brésilienne pour trouver au 30 juin un accord définitif sur cette demande de compensations.

La justice avait par ailleurs demandé aux sociétés visées de déposer sur un fonds privé une somme initiale de 7,7 milliards de réais (2,3 milliards de dollars) correspondant à 5% de l'évaluation minimum du préjudice, comme garantie du versement de la somme totale exigée dans un délai de 15 à 18 ans.

Dans le communiqué, Samarco et ses actionnaires affirment que cette disposition a été suspendue par l'accord préliminaire.

La gigantesque coulée de boue avait totalement submergé le village de Bento Rodrigues dans l'Etat de Minas Gerais, dans le sud-est du Brésil.

Des centaines de kilomètres carrés avaient été submergés par le tsunami de boue, qui avait traversé deux Etats brésiliens et s'était répandu sur 650 kilomètres jusqu'à l'océan Atlantique à travers le lit du fleuve Rio Doce, l'un des plus importants du Brésil, avec des conséquences désastreuses pour la vie quotidienne de milliers d'habitants, l'environnement et l'économie locale.

Des milliers d'animaux avaient été tués, des zones de forêt tropicale protégées dévastées et 280.000 personnes étaient restées sans eau.

Sous l'effet de la coulée, des métaux lourds du fond du fleuve étaient remontés à la surface, au-dessus du niveau autorisé, obligeant les autorités à suspendre les activités de pêche.

Les opérations minières ne reprendront selon BHP "que si elles sont sûres, viables économiquement, et qu'elles ont le soutien des populations".

"Une reprise des opérations impliquerait des autorisations gouvernementales, des licences des autorités de l'Etat, une restructuration de la dette de Samarco et des accords commerciaux avec Vale quant à l'utilisation de ses infrastructures", peut-on lire dans le communiqué.

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