Troisième équipementier automobile à présenter ses performances trimestrielles en quelques jours, Valeo ne connait pas la même fortune que ses homologues Faurecia et Plastic Omnium. Ces derniers avaient gagné du terrain en Bourse après leurs publications alors que Valeo cède 0,67% à 65,23 euros. Dans l'ensemble, ce dernier n'a pourtant pas à rougir du chiffre d'affaires très solide qu'il a présenté hier, en croissance organique de 13% à 4,76 milliards d'euros, dépassant nettement le consensus de 4,6 milliards et correspondant à une nette accélération du groupe.

En fait, ce sont surtout les perspectives du groupe qui laissent certains investisseurs et certains analystes sur leur faim. Valeo a en effet réitéré ses objectifs d'une croissance de son chiffre d'affaires supérieure de plus de 5 points à celle du marché et d'une légère hausse de la marge opérationnelle. Ces prévisions sont données sur la base des hypothèses d'une hausse de la production automobile mondiale comprise entre 1,5 et 2% cette année.

Les commentaires sur ces perspectives que Valeo a qualifié de "timides" lors de sa conférence téléphonique avec les analystes ont suscité des commentaires divers. D'un côté, certains observateurs ont regretté que le groupe ne prenne pas plus de risque en relevant ses objectifs, au vu de sa nette surperformance du premier trimestre. Il est vrai aussi, note Invest Securities, que la journée investisseurs du mois dernier a été l'occasion d'un relèvement. Le broker salue tout de même le potentiel que recèle le modèle de Valeo, qui justifie largement sa valorisation exigeante. Valeo est tout proche de son sommet historique de 67,2 euros.

Pour sa part, Goldman Sachs est plus sévère. Vendeur sur Valeo, l'analyste juge que les risques baissiers restent plus importants compte tenu du cours élevé du titre. Goldman Sachs s'attend à un ralentissement de la production automobile mondiale cette année et à ce que la hausse des dépenses de R&D de Valeo ne pèsent sur ses résultats. Il n'exclut pas une déception face au consensus annuel.