Paris (awp/afp) - Le fabricant de tubes sans soudure Vallourec a réduit sa perte en 2017 grâce à une nette reprise de ses activités pour le pétrole et le gaz aux Etats-Unis et table pour 2018 sur un marché toujours bien orienté en Amérique du Nord et sur la poursuite de son plan d'économies.

Le groupe a publié mercredi une perte nette réduite à 537 millions d'euros en 2017, contre 758 millions un an auparavant, pour un chiffre d'affaires en hausse de 26,5% à 3,75 milliards d'euros.

Le résultat brut d'exploitation est repassé de justesse en territoire positif, de 2 millions d'euros sur l'année, contre un déficit de 219 millions d'euros en 2016.

Le PDG Philippe Crouzet a salué ce retour dans le vert de l'Ebitda "dès cette année", qui est "assez nettement en avance sur les attentes du marché", a-t-il affirmé, en présentant les résultats à la presse.

Ce résultat positif a été soutenu à la fois par la hausse des volumes vendus et par les économies tirées du "plan de transformation" lancé en 2016 (acquisition en Chine, réorganisation au Brésil, réductions de capacités en Europe).

Au quatrième trimestre, les ventes sont en hausse de près de 28% à 1,07 milliard d'euros et l'excédent brut d'exploitation s'élève à 11 millions d'euros (contre une perte de 63 millions).

Le niveau d'activité en 2017 a été "significativement plus élevé" que l'année précédente, ce qui est "particulièrement dû, mais pas seulement, à la croissance du marché nord-américain", a observé M. Crouzet.

Outre la bonne tenue du pôle "pétrole et gaz" -qui pèse pour plus des deux tiers du chiffre d'affaires- Vallourec a aussi vu une reprise dans l'activité industrie, tandis que l'énergie électrique était en baisse.

La croissance organique des ventes s'établit à 15,2%, l'augmentation des volumes vendus étant en partie effacée par un effet prix négatif car le groupe a livré des commandes enregistrées en 2016 à un prix bas dans la région Europe, Afrique, Moyen-Orient, Asie.

Quant au programme d'économies, Vallourec en a réalisé 315 millions d'euros au bout de deux ans (2016-2017) pour un objectif de 400 millions sur cinq ans, qui devrait donc être dépassé.

Le résultat opérationnel reste toutefois négatif, avec une perte de 483 millions (réduite par rapport aux 749 millions de 2016).

Les ventes et le résultat brut d'exploitation sont au-dessus du consensus établi par l'agence d'informations financières Bloomberg. Mais le résultat net et le résultat d'exploitation sont inférieurs.

- marché 2018 plus volatil -

Le flux de trésorerie disponible était également encore négatif de 423 millions d'euros en 2017 (après 395 millions en 2016) et devrait toujours se situer dans le rouge en 2018, a précisé le directeur financier Olivier Mallet.

Pour la suite, M. Crouzet voit 2018 "dans la continuité" des tendances de 2017, donc un marché "assez contrasté" selon les régions, mais "probablement encore plus volatil".

Parmi les éléments d'incertitude, il a mentionné le prix du baril de pétrole et les taux de changes, en particulier le dollar, principale monnaie de facturation pour Vallourec.

Le PDG table sur un niveau d'activité encore "favorable aux Etats-Unis", en envisageant une augmentation modérée du nombre de forages. En outre, les hausses de prix passées en juillet dernier auront un effet en année pleine.

M. Crouzet prévoit d'autre part "une certaine stabilité" au Brésil, et pour le reste du monde, une hausse des appels d'offres en pétrole et gaz, qui "devraient se traduire par des commandes en 2018", mais des livraisons à partir de 2019.

Le groupe n'a pas donné d'objectifs chiffrés. C'est "prématuré", a dit Philippe Crouzet. Le PDG a toutefois admis viser "une certaine amélioration" de l'excédent brut d'exploitation en 2018.

Compte tenu des résultats, encore négatifs, le groupe ne reprendra pas cette année le versement d'un dividende.

afp/rp