"Valtech a publié des résultats très positifs pour le premier semestre. Le titre s’est apprécié de 13% depuis le début de la semaine. Comment expliquez-vous cette performance ?
Ces résultats traduisent la proche finalisation de la transformation réussie du groupe Valtech en agence de marketing digital, qui est aujourd’hui la première agence indépendante en Europe. Nous sommes passés d’un modèle de SSII (société de services informatiques) à celui d’un groupe de conseil en stratégie marketing et digitale auprès des grands groupes. Non seulement nous aidons nos clients à définir une stratégie « business digital », mais nous développons aussi les plateformes technologiques qui leur permettent de mettre en oeuvre cette stratégie : sites web, applications, interfaces digitales dans les magasins, etc. L’objectif est de rapprocher les entreprises des consommateurs, quel que soit le canal. Nous avons quatre secteurs d’expertise majeurs : le luxe, l’industrie pharmaceutique, l’automobile et le retail avec dans chacun de ces secteurs les plus belles références comme Audi, Rolex, L’Oréal, ou Hyatt.

Quels sont vos objectifs pour le reste de l’année ?
Nous avons confirmé nos objectifs, à savoir un chiffre d’affaires compris entre 145 et 150 millions sur l’ensemble de l’année, hors acquisitions, et une marge d’Ebitda ajusté de 5,5%. Ce bon 1er semestre nous a permis d’être conforté vis-à-vis de ces objectifs. Au-delà, nous voulons encore accélérer notre développement en nous fixant des objectifs de croissance à deux chiffres du chiffre d’affaires et une augmentation sensible de la marge. L'ambition de Valtech est de consolider sa position de leader en Europe et de conquérir le leadership du marketing digital et technologique en se hissant au niveau du TOP 5 des agences mondiales.

Comment allez-vous y parvenir ?
Nous avons défini trois axes de développement : acquisitions de petits cabinets de conseil en technologie (entre 5 et 10 millions d’euros de chiffre d’affaires) pour compléter ou renforcer nos positions, ouvertures de nouveaux bureaux à l'international (80% de notre chiffre d’affaires se fait déjà à l’international) et lancement de nouvelles offres. Pour mettre en oeuvre cette stratégie, nous avons annoncé la réalisation d’une augmentation de capital de 27 millions d’euros entièrement souscrite par notre actionnaire majoritaire, le groupe SiegCo.

Pourquoi ne pas avoir choisi une offre ouverte au public ?
Nous avons opté pour une augmentation de capital réservée car nous avons besoin d’aller vite pour réaliser nos prochaines acquisitions. Vu la volatilité actuelle des marchés, nous avons préféré sécuriser les financements. Nous avons la confiance de notre actionnaire principal qui a souscrit au prix du marché. Ce faisant, nous n’avons pas pénalisé les autres actionnaires. Même après cet augmentation de capital, le flottant devrait rester important – autour de 25%- contre 30% aujourd’hui. Valtech reste un titre liquide et abordable.

Vous avez récemment démenti une rumeur de rachat de votre groupe par Publicis. Ce dernier vient d’annoncer l’acquisition de l’un de vos concurrents, Nurun, pour 87 millions d’euros. Avez-vous laissé passer une occasion ?
Nous sommes en contact permanent avec de nombreux groupes du secteur de la communication. Nous avons une taille critique et des compétences technologiques qui font de nous une proie naturelle. Mais Publicis n’a jamais été sur le point de nous racheter. Nous estimons qu’il est trop tôt pour réaliser une telle opération, compte tenu du potentiel de croissance de nos marchés et des opportunités d’acquisition qui se présentent à nous. Nous aurons beaucoup d’annonces à faire dans les prochains mois et sommes convaincus de pouvoir créer beaucoup de valeur en tant que société indépendante.
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