MARSEILLE, 6 novembre (Reuters) - Le consortium Corsica Maritima a dénoncé vendredi une "grossière manipulation" dans la présentation de son offre de reprise de la SNCM, qu'il a défendue mercredi devant le tribunal de commerce de Marseille.

Dans un communiqué, le consortium regroupant 130 entreprises corses, qui dit peser "près de deux milliards de chiffre d'affaires", estime être victime d'une "présentation caricaturale" et d'une "véhémence injustifiable" de la part du parquet et du juge commissaire qui ont préconisé l'offre du transporteur Patrick Rocca et écarté Corsica Maritima.

"Fallait-il procéder à une présentation aussi déformée et grossière de l'offre de Corsica Maritima pour la disqualifier d'une manière aussi abusive?", s'interroge-t-il.

Le procureur de Marseille, le juge commissaire et l'avocate de l'Agence de garantie des salaires se sont clairement prononcés, mercredi en audience à huis clos, en faveur de l'offre de Patrick Rocca, qu'ils considèrent comme "la mieux disante et la plus pérenne" pour l'avenir de la compagnie maritime, précise-t-on de source proche du dossier.

Ils ont demandé au tribunal d'écarter les offres de la société Med Partners de Christian Garin et de Corsica Maritima, en raison notamment des "incertitudes" qui entourent leurs plans de financement.

Ils se sont montrés plus neutres envers la dernière offre, celle de l'armateur de droit mexicain Baja Ferrie.

La SNCM, dont l'actionnaire majoritaire est Transdev, coentreprise entre Veolia et la Caisse des dépôts, a été placée en redressement judiciaire le 28 novembre 2014. Elle emploie près de 1.500 personnes en CDI. (Jean-François Rosnoblet, édité par Sophie Louet)