SAINT-ROMAIN-LA-VIRVEE, Gironde, 1er septembre (Reuters) - L e viaduc franchissant la Dordogne au nord de Bordeaux, inauguré lundi par Manuel Valls, est l'ouvrage clé de la ligne à grande vitesse (LGV) Tours-Bordeaux, qui permettra de relier dès 2017 Paris à Bordeaux en 2h05, contre plus de 3 heures aujourd'hui.

Cette ligne d'un coût de 7,8 milliards d'euros, la première financée par un partenariat-public-privé (PPP), a été confiée à un groupement d'entreprises piloté par Vinci pour prolonger vers le Sud le tronçon existant entre Paris et Tours.

"Notre pays a besoin d'un réseau ferré modernisé, performant, fiable et sûr, au service du développement durable de nos territoires", a dit le Premier ministre.

Réseau Ferré de France (RFF), qui a en charge la gestion du réseau français, a signé en 2011 le contrat de concession d'une durée de 50 ans avec Lisea, société constituée autour de Vinci.

Le groupe détient 33,4% de l'actionnariat, avec CDC Infrastructures (25,4%), la structure d'investissement dédiée Sojas (22%) et des fonds d'investissement dans des infrastructures gérés par Axa Private Equity (19,2%).

Lisea a ensuite confié la conception et la construction de la ligne au groupement d'entreprises Cosea piloté par Vinci Construction avec Eurovia, le pôle énergie de Vinci.

C'est ensuite Mesea, dont l'actionnaire principal est Vinci Concessions, qui assurera dès sa mise en service l'exploitation et la maintenance de l'ensemble de la LGV.

Sur les 7,8 milliards d'euros, l'Etat, l'Union européenne et les collectivités locales en ont apporté 3, RFF 1, et le solde provient de Lisea par apports en fonds propres de ses actionnaires et prêts bancaires.

Lisea se rémunérera sous forme de redevances payées par les opérateurs ferroviaires tels que la SNCF en fonction de l'utilisation de la nouvelle ligne, qui s'étend sur 302 kilomètres et a nécessité la construction de 40 km de raccordements aux gares et au réseau existants.

Le viaduc de la Dordogne inauguré par Manuel Valls est le plus important des 400 ouvrages d'art, dont 24 viaducs et 6 tranchées couvertes, permettant de dérouler la LGV.

D'une longueur de 1.319 mètres, il aura nécessité 22.000 m3 de béton. La jonction a été achevée courant août et les travaux de génie civil devraient s'achever en 2015 avant les travaux d'équipements ferroviaires programmés jusqu'en début 2016. (Claude Canellas, édité par Yves Clarisse)