Ajoute 5 personnes en garde à vue, précisions de la procureure de la République et du préfet de l'Aude sur les interpellations et sur les évènements

NARBONNE (awp/afp) - La zone de péage de Narbonne sud, des bâtiments, dont celui du peloton de gendarmerie, des véhicules de la société Vinci autoroutes ont été incendiés dimanche matin "par des casseurs", en marge d'une manifestation des "gilets jaunes", a-t-on appris de sources concordantes.

Cinq personnes, dont un mineur, ont été interpellées lors de ces évènements et se trouvaient dimanche matin en garde à vue, a-t-on appris auprès de la procureure de la République, Marie-Agnès Joly.

Les cinq suspects se trouvaient toujours en cellule de dégrisement dimanche en milieu de journée et n'ont pu être entendus par les enquêteurs.

Ces évènements se sont produits dimanche vers 01H00, quelques heures après une manifestation qui avait réuni à Narbonne quelque 800 personnes. Un groupe s'en était déjà "pris à la sous-préfecture", brisant "portail et fenêtres".

Dans la nuit, un groupe de quelque 200 personnes, équipé de coktails molotov, s'en est d'abord pris, "avec acharnement" selon la procureure, à la barrière de péage de Narbonne sud, à la sortie de l'autoroute A9 (Perpignan-Montpellier).

"Pour que les secours interviennent, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes car les 200 personnes empêchaient l'intervention des secours avec des coktails molotov, des pierres et avec la volonté d'en découdre" avec les pompiers -- une cinquantaine-- les gendarmes et la police sur place, a assuré auprès de l'AFP le préfet de l'Aude, Alain Thirion.

Des gendarmes mobiles sont aussi intervenus selon le préfet.

Deux personnes, un homme et une femme, ont été interpellées lors des premiers affrontements.

Les trois autres suspects, dont un mineur de 15 ans, toutes de sexe masculin, ont été arrêtés plus tard, quand les "casseurs", selon le terme du préfet, ont incendié des locaux à proximité de la barrière de péage. Entre autres, ceux du peloton autoroutier de la gendarmerie et des locaux d'exploitation de Vinci Autoroutes, "notamment le district et le PC sécurité", a indiqué dans un communiqué la société, qui a activé dans la nuit "une cellule de crise et déposé plainte".

"Les locaux ont été complètement saccagés et incendiés", a commenté le préfet, sur place dimanche matin. La barrière de péage a été fortement dégradée et une expertise va ête nécessaire pour évaluer la solidité de son auvent, selon le préfet.

Une vingtaine de véhicules de Vinci Autoroutes ont aussi été détruits, selon les pompiers.

Les incendies n'ont pas fait de blessés, a précisé le préfet, car tous les bâtiments avaient été évacués.

"Les salariés de Vinci Autoroutes, les ouvriers logés sur place et leurs familles, évacués, ont été pris en charge au cours de la nuit. Aucun d'entre eux n'a été blessé", a confirmé la société dans un communiqué.

La procureure a ouvert une enquête judiciaire avec "des qualifications à la hauteur de la gravité des faits", a-t-elle précisé. La qualification de "dégradations par incendie et en réunion" pourrait notamment être retenue.

"Ces violences sont gravissimes. Il y a eu des charges très violentes (de la part des casseurs NDLR), qui ont été précédées ces quinze derniers jours par des situations très tendues". Des "gilets jaunes" ont notamment occupé à plusieurs reprises des ronds-points et le péage, a commenté la procureure.

Vinci précise dans un communiqué être mobilisée "pour rétablir dans les meilleurs délais la continuité du service public, notamment l'A9, coupée dans les 2 sens de circulation au niveau de Sète et d'Agde, et ses échangeurs fermés entre Orange et Narbonne, dans le but de limiter au maximum la gêne pour les usagers".

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