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BORDEAUX (awp/afp) - Toute en rondeur et courbure, l'architecture de la Cité du Vin de Bordeaux confère au bâtiment sa singularité, qui évoque "un élément liquide", selon ses architectes.

"On n'a pas voulu représenter quelque chose de particulier mais évoquer un élément liquide, le vin, dans un bâtiment qui se situe dans un endroit stratégique, à l'entrée de la ville, au niveau du port, donc l'envie de rappeler quelque chose de l'ordre du phare", explique Anouk Legendre, du cabinet français XTU.

"On a pris le risque de faire une forme non pas de rupture mais de contrepoint volontaire par rapport au classicisme des quais de Bordeaux. C'est un geste volontaire, l'univers du vin est un sujet de société et il fallait être vraiment ambitieux", ajoute son associé, Nicolas Desmazières.

Si les premières impressions évoquées par les Bordelais lors de la construction, entamée il y a trois ans, évoquaient "une carafe à vin" ou "le vin tourbillonnant entrant dans le verre", les architectes préfèrent parler "d'une évocation" destinée à "faire travailler l'imaginaire".

"C'est normal que les gens imaginent des choses, on l'a fait pour ça car le vin est aussi un peu mystérieux", estime Anouk Legendre.

Une autre particularité est l'ossature entièrement en bois du bâtiment, "une grande prouesse impossible il y a 10 ans", selon eux. "La structure bois s'imposait car il se prête très bien à la courbe avec 574 arches différentes", explique Nicolas Desmazières, ajoutant que "le bois est aussi un élément présent dans l'univers du vin avec les barriques et les bateaux qui le transportaient historiquement et qui s'inscrit dans l'environnement aquitain avec la forêt des Landes".

- "Coût maîtrisé" -

Et cette structure en bois, donnant à l'intérieur un aspect "cathédrale", supporte une robe en verre et métal doré constituée de 900 panneaux de verre sérigraphié et de 2.500 panneaux d'aluminium laqué irisé.

"On a travaillé sur des teintes dorées car c'est la couleur de référence de la ville de Bordeaux où la pierre est blonde avec des reflets dorés. Ces teintes travaillent aussi sur la variation de l'aspect du bâtiment qui change suivant le temps, la saison, ou l'endroit où l'on se place pour le regarder", détaille Anouk Legendre.

Les architectes soulignent par ailleurs le "coût maîtrisé du bâtiment" à 49 millions d'euros, selon eux "trois fois moins cher qu'un projet identique en France ces dernières années".

"Dans un bâtiment traditionnel il y a la forme extérieure et les locaux à l'intérieur. Or, ici, le volume que l'on lit de l'extérieur est le même à l'intérieur, on a tout en un, c'est comme cela que l'on est rentrés dans le prix", explique Anouk Legendre.

Le concours de maîtrise d'oeuvre lancé par la Ville de Bordeaux fin 2010 imposait une réponse conjointe de l'architecte et du scénographe pour assurer la cohérence entre le contenant et le contenu. XTU pour le bâtiment et le britannique Casson Mann Limited pour la scénographie ont été retenus. GTM Bâtiment Aquitaine, filiale de Vinci, a assuré la construction.

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