Vinci (+2,32% à 61,69 euros) signe une des principales hausses du CAC 40 après avoir publié des résultats annuels supérieurs aux attentes. En 2015, le bénéfice net part du groupe hors éléments exceptionnels a progressé de 10,7% à 2,11 milliards d'euros. En données publiées, il a certes chuté de 17,7% à 2,04 milliards d'euros mais essentiellement en raison d'une base de comparaison défavorable et d'éléments non courants. Ainsi, le bénéfice de 2014 avait profité d'un apport de 0,6 milliard d'euros lié à la plus-value réalisée à la suite de la cession partielle de Vinci Park.

Par ailleurs, le groupe a enregistré une charge non courante de 73 millions d'euros au titre principalement de dépréciations d'actifs et de coûts de restructuration.

L'année dernière, le groupe de BTP a également enregistré une hausse de son résultat opérationnel sur activité de 3,2% à 3,758 milliards d'euros. Le consensus était de 3,698 milliards d'euros, ayant sous-estimé la performance de la division Concessions de Vinci. Cette dernière a vu son résultat opérationnel augmenter de 10% à 2,576 milliards d'euros. Société Générale anticipait 2,546 milliards.

Cette surperformance de l'activité de concessions aéroportuaires et autoroutières est liée notamment à une accélération du trafic sur les routes exploitées par le groupe. Ce dernier a augmenté de 3% l'année dernière après une croissance de 2,1% en 2014, soutenue notamment par la baisse des coûts du carburant favorable au transport par voiture. De son côté, le trafic dans les aéroports du groupe a également progressé de 11,4% en 2015 après une hausse de 9,1% en 2014 à 52,1 millions de passagers.

Oddo Securities précise que l'activité Concessions procure un levier opérationnel important à Vinci puisque la marge que le groupe réalise sur cette activité a progressé de 100 points de base au deuxième semestre.

Moins contributrice au résultat opérationnel du groupe, l'activité Contracting a vu son résultat opérationnel baisser de 4,2% à 1,1 milliard d'euros. Son chiffre d'affaires a également reculé de 1,1%, conformément aux prévisions de Vinci, à 32,57 milliards en 2015. L'année dernière, le groupe a stabilisé ses revenus à 38,5 milliards d'euros, légèrement supérieur aux attentes de 38,2 milliards.

En termes de perspectives aussi, Vinci a plutôt réjoui le marché. Société Générale s'attend à une réévaluation à la hausse du consensus d'au moins 2% pour le résultat net et le résultat opérationnel. Le groupe vise de son côté une progression de ses résultats en dépit d'une "légère diminution" attendue de son chiffre d'affaires afin de mettre l'accent sur l'amélioration de ses marges.


AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Leader mondial du BTP diversifié dans les concessions autoroutières et aéroportuaires, avec une forte présence à l’international (46 % du chiffre d’affaires) ;
- Stratégie long terme fondée sur les complémentarités entre concessions (16 % du chiffre d’affaires avec le groupe ASF et Cofiroute mais près de la moitié du résultat net) et le contracting (84 % des ventes avec Vinci Energies, Eurovia et Vinci Construction) d’une part, sur le développement des activités à fort contenu technique, telles les infrastructures oil & gaz ;
- Excellente visibilité, avec un carnet de commandes égal au chiffre d’affaires ;
- Développement dans les concessions aéroportuaires – 24, dont 11 en France, 10 au Portugal et 3 au Cambodge ;
- Relèvement de la notation de crédit malgré la remontée de la dette due aux rachats d’ANA et des actions Aéroports de Paris ;
- Reconduction à des conditions financières plus favorables que prévu des contrats de concessions autoroutières en France :
- Valeur à rendement élevé.

Les points faibles de la valeur
- Sensibilité du trafic autoroutier à la hausse du prix de l’essence et au pouvoir d’achat en Europe ;
- Incertitudes sur le financement des collectivités locales et retard dans le décollage des partenariats public-privé (PPP) en raison des contraintes budgétaires des états européens, tels la suspension de la ligne TGV Bordeaux-Hendaye ou le report du nouvel aéroport de Nantes ;
- Poursuite jusqu’en 2016 du recul des facturations construction en France ;
- Faiblesse persistante des ventes et des marges dans la construction, affectée par les pressions en France et des opérateurs pétroliers en Afrique.

Comment suivre la valeur
- Sensibilité du chiffre d’affaires concession à la croissance du trafic de véhicules (notamment de celle des poids lourds, plus sensible aux cycles économiques) ;
- Sensibilité des activités de concession à la remontée des taux, effective depuis mai 2015 ;
- Incertitudes autour du rôle de la future Agence française de financement des collectivités locales et sur l'arrivée des « projects bonds » (emprunts obligataires destinés au financement de projets d’infrastructure notamment) ;
- Stratégie moyen terme fondée sur l’international, avec 3 focus : croissance de l’aéroportuaire par croissance externe, croissance de Vinci Energy via des acquisitions et évolution du mix technologique de Eurovia et Vinci construction ;
- Ambitions à confirmer dans les concessions aéroportuaires à forte rentabilité et forte croissance des facturations, avec des offres attendues pour les aéroports régionaux grec, pour l’aéroport de Santiago du Chili et celui d’Osaka au Japon ;
- Réalisation des objectifs 2015, révisés en hausse, d’une stabilité du chiffre d’affaires, d’une progression de la marge opérationnelle et d’un résultat net supérieur à celui de 2014 ;
- Valeur opéable, les premiers actionnaires étant les salariés (9,5 % du capital), devant Qatari Diar (5,2 %).

Construction - BTP
La refonte du prêt à taux zéro (PTZ) satisfait les professionnels du bâtiment et des travaux publics. Depuis le 1er  janvier 2016 et pendant deux ans seulement, ce prêt est simplifié et élargi à de nouveaux bénéficiaires. Il est vrai que la part des primo-accédants s’est fortement réduite ces dernières années (surtout pour les moins de 35 ans). L'enveloppe du prêt est également augmentée et le montant du PTZ peut maintenant représenter jusqu'à 40%  du montant de l'achat d'un logement neuf (contre 18 % à 26% auparavant), quelle que soit la région où il est situé. En parallèle, les plafonds de revenus seront relevés afin de toucher davantage de bénéficiaires. Ils seront alignés sur ceux du logement intermédiaire.