VINCI : recule après l'abandon de ses objectifs annuels
Le 23 mars 2020 à 16:20
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Vinci (-4,10% à 66,92 euros) recule nettement après avoir annoncé, ce matin, l'abandon de ses objectifs de progression de chiffre d'affaires et du résultat 2020 suite à la pandémie de coronavirus. Lundi dernier, UBS rappelait qu'elle ne prévoit pas de risque financier significatif en ce qui concerne l'impact de l'épidémie de coronavirus sur le groupe. Le courtier précise notamment qu'il n'y a pas de covenants sur les principaux actifs du groupe si ce n'est une exposition de 3 milliards de livres sterling sur l'aéroport de Gatwick.
Le broker ajoute qu'il est évident que l'impact potentiel de COVID-19 est extrêmement difficile à prévoir, mais pense que Vinci est bien positionné pour faire face à la plupart des scénarios imaginables.
UBS, tout comme JPMorgan jeudi, ont respectivement abaissé leur objectif de cours à 96 et 93 euros mais ont tous deux réitéré leur recommandation d'Achat.
Le groupe rappelle disposer d'une liquidité très importante. Ainsi la trésorerie nette disponible à fin février ressortait à 6,5 milliards d'euros (dont 4,2 milliards d'euros en gestion centralisée). Il s'y ajoute une ligne de crédit confirmée de 8 milliards d'euros à échéance novembre 2024, actuellement non utilisée et conditionnée à aucun covenant financier.
Au global, le groupe s'attend à devoir faire face à une baisse prononcée mais limitée dans le temps de son chiffre d'affaires. Il met en œuvre dans ses différents pôles de métiers les mesures permettant d'ajuster les dépenses et de revoir le phasage des investissements.
Pour autant, il entend être en position de rebondir rapidement, tant dans les métiers du Contracting que dans les concessions, dès que la crise sanitaire aura été maîtrisée.
A cet égard, la société souligne que le carnet de commandes du groupe s'établissait fin février à son plus haut niveau historique soit 37,9 milliards d'euros (+8 % sur 12 mois).
"Le groupe Vinci est issu d'une longue histoire : il a traversé de nombreuses crises géopolitiques, économiques et financières et en est sorti transformé et renforcé. S'appuyant sur une culture forte, une organisation décentralisée et agile, une gestion financière prudente et animé par une vision de long terme, il continuera de démontrer la pertinence et la robustesse de son modèle économique", a précisé la société.
VINCI est le n° 1 mondial des prestations de construction, de concessions et de services associés. Le CA (avant éliminations intragroupe) par activité se répartit comme suit :
- conception et construction d'ouvrages (44,7% ; VINCI Construction) : notamment dans les domaines du bâtiment, du génie civil et de l'hydraulique. Par ailleurs, le groupe développe une activité de construction, de rénovation et d'entretien d'infrastructures de transport (routes, autoroutes et voies ferrées ; Eurovia), de production de granulats (n° 1 français) et d'aménagement urbain ;
- conception, réalisation et maintenance d'infrastructures d'énergies et de télécoms (36,7% ; VINCI Energies et Cobra IS) ;
- gestion déléguée d'infrastructures (16,8% ; VINCI Concessions) : principalement gestion de routes et d'autoroutes (notamment à travers Autoroutes du Sud de la France et Cofiroute), de parcs de stationnement et d'aéroports ;
- autres (1,8%) : notamment promotion immobilière (immobilier résidentiel, immobilier d'entreprise, résidences gérées et services immobiliers).
La répartition géographique du CA est la suivante : France (43%), Royaume Uni (8,6%), Allemagne (7%), Espagne (5%), Europe (13,6%), Amérique du Nord (7,8%), Amérique centrale et du Sud (6,3%), Océanie (3,7%), Afrique (2,7%) et Asie et Moyen-Orient (2,3%).