Lors des présentations de résultats de Vinci, les investisseurs et analystes réagissent le plus souvent aux performances des deux grandes divisions du groupe : la construction (Contracting) et les concessions. Et il faut une déception comme au troisième trimestre, ou une journée investisseurs dédiée comme celle de vendredi dernier, pour que le pôle Vinci Energies fasse plus particulièrement parler de lui. Pourtant, cette activité, consolidée dans la grande division Construction, est, avec les concessions, l'un des principaux contributeurs à la rentabilité de Vinci.

En 2015, Vinci Energies a représenté 31% du chiffre d'affaires de Vinci Contracting mais 52% de son bénéfice opérationnel. Non seulement la division est la seule au sein de ce pôle à enregistrer des résultats en croissance mais, en plus, elle a enregistré la marge opérationnelle la plus élevée, stabilisée à 5,6%. Les deux autres composantes du Contracting, Eurovia et Vinci Construction, pointent respectivement à 3 et 2,1%.

Cette performance s'explique notamment par la faible intensité capitalistique que demandent les métiers de Vinci Energies - contrairement au BTP et à la construction de routes par exemple - et par la récurrence de son chiffre d'affaires. Le groupe a précisé que 80% de ses revenus sont générés par des clients en portefeuille depuis plus de cinq ans. Cette activité permet à Vinci d'être présent dans des secteurs comme la consommation d'énergie, les transports mais aussi les nouvelles technologies (data centers) ou les équipements télécoms. 

Bien conscient de la pépite qu'il a entre les mains, Vinci cherche à faire monter en puissance sa division Energies. Il compte en effet bénéficier de son expertise pour accompagner les évolutions attendues pour ses principaux métiers, par exemple les besoins croissants en stockage de l'énergie, en mobilité ou encore l'essor des nouveaux standards téléphoniques (5G).

Lors de la journée investisseurs de vendredi, le géant du BTP et des concessions a indiqué qu'il souhaitait atteindre un chiffre d'affaires de 14 à 15 milliards d'euros dans l'énergie d'ici cinq ans. Une telle évolution devrait aussi soutenir la croissance des marges de Vinci Energies, qui restent la priorité du groupe.

Pour y parvenir, Vinci Energies promet de rester actif sur le marché des fusions-acquisitions. Le groupe a souligné vendredi la fragmentation du secteur, aussi bien en France qu'à l'international. Dans l'Hexagone, Vinci Energies revendique la place de leader et indique que les majors (Vinci, Engie, Eiffage, Spie et Bouygues) ne représentent que 50% du marché. En Europe, le Français a une part de marché inférieure à 3%. Entre 2005 et 2015, la croissance annuelle de la division s'est élevée à 11,2%, dont 10,2% de croissance externe.