A 11h04, l'action du groupe de BTP et de concessions gagnait 3,3556 à 93,02 euros, surperformant l'indice CAC 40 (+0,09%).

Vinci a réalisé sur les six premiers mois de l'année un chiffre d'affaires de 21,73 milliards d'euros, en hausse de 10%, et dégagé un bénéfice opérationnel sur activité de 2,29 milliards et un bénéfice net, part du groupe, de 1,36 milliard (+4,5%).

"Le premier semestre 2019 a été marqué par une activité dynamique et par une nouvelle hausse des résultats du groupe malgré une base de comparaison élevée", a déclaré le PDG Xavier Huillard, cité dans un communiqué. "Ces bonnes performances confirment la solidité du modèle intégré concessionnaire-constructeur du groupe, avec un renforcement du poids des concessions d’infrastructures."

Vinci est devenu cette année le deuxième opérateur aéroportuaire mondial avec la finalisation de la prise de contrôle de l'aéroport de Londres Gatwick, qui a contribué à porter la dette nette du groupe de 16,7 à 24,2 milliards d'euros à fin juin. Le groupe suit depuis plusieurs années une stratégie de diversification pour profiter du boom du trafic aérien, réduire sa dépendance aux concessions matures et allonger la durée de ses contrats.

Au premier semestre, le chiffre d'affaires de Vinci Airports a bondi de 44% (+8,1% à structure comparable) tandis qu'il a augmenté de 2,6% dans les autoroutes et de 6,5% dans le contracting (construction et énergie), à structure comparable.

LA MARGE DE LA CONSTRUCTION SE REDRESSERA AU S2

Au niveau du résultat opérationnel sur activité, les concessions ont signé une hausse de 12,3% avec une marge qui atteint 48,1%, tandis que la marge opérationnelle de la construction a chuté de moitié à 0,9% à la suite des difficultés rencontrées pour introduire des avenants ou augmenter des tarifs sur certains projets dans l'Hexagone, et en raison de la sous-activité persistante dans les activités "Oil & Gas".

"Les relations entre les maîtres d'ouvrage et leurs entreprises sont peut-être un peu plus tendues aujourd'hui qu'elles ne l'étaient par le passé", a expliqué Xavier Huillard au cours d'une téléconférence. "Il est sans doute un peu plus difficile de faire reconnaître par les clients des prix nouveaux ou des modifications du contrat initial prenant en compte les évènements imprévisibles qui ont impacté un chantier."

Il a précisé que la marge de la construction du premier semestre n'était pas représentative de la performance attendue sur l'année et qu'en 2019, la marge opérationnelle de Vinci Construction devrait être proche des 2,8% de 2018, mais "peut-être néanmoins par le bas".

Le chiffre d'affaires de la branche a augmenté pour sa part de 6,1% à structure comparable, grâce notamment à une activité soutenue en Ile-de-France avec le Grand Paris.

Dans le contracting, le bon niveau des carnets de commandes (+11% à 36,2 milliards d'euros) laisse présager une hausse, à structure comparable, du chiffre d'affaires dans l'ensemble des pôles en 2019. La canicule estivale n'a entraîné que quelques retards sur les chantiers en extérieur qui peuvent être aisément rattrapés.

Dans les concessions, Vinci s'attend à ce que l'évolution du trafic autoroutier suive celle de l'activité économique en France, hors événements exceptionnels. Au premier semestre, le trafic des voitures s'est légèrement tassé en raison du mouvement des "gilets jaunes" et d'effets calendaires défavorables. Dans les aéroports, le trafic devrait continuer de progresser, mais à un niveau moindre qu'en 2018.

Candidat déclaré à la privatisation d'ADP, Vinci a répété qu'il attendait maintenant l'issue du processus de référendum d'initiative populaire sur le projet et les décisions que l'Etat prendra ensuite. Lancé par des parlementaires de droite et de gauche hostiles à la privatisation, le référendum porte sur une proposition de loi affirmant le caractère de service public national des aéroports de Paris.

Pour avoir lieu, le projet doit recueillir 4,7 millions de signatures d'ici le début 2020. Fin juillet, il en avait totalisé environ 650.000.

(Edité par Bertrand Boucey et Jean-Michel Bélot)

par Gilles Guillaume et Dominique Vidalon