Vivendi (-1,09% à 23,245 euros) signe la plus forte baisse du CAC 40 sous le coup de prises de bénéfices. Les investisseurs se montrent prudents alors que la tension règne autour du groupe de médias à quelques jours de l'assemblée générale du 17 avril. Au cours de cette réunion, les actionnaires minoritaires PhiTrust et PSAM ont prévu de contester la stratégie de Vincent Bolloré sur deux fronts. D'abord, PhiTrust ( 2% du capital de Vivendi) a déposé une résolution contre la loi Florange instituant un droit de vote double aux actionnaires présents au capital depuis plus de deux ans.

Le Directoire de Vivendi a indiqué récemment qu'il ne soutenait pas ce texte qui devrait quand même recevoir les suffrages de plusieurs membres de l'assemblée générale. Elle est notamment défendue par le cabinet de conseil aux actionnaires Glass Lewis.

Avec cette résolution, PhiTrust chercherait à limiter les pouvoirs de Vincent Bolloré au sein de Vivendi. Déjà actionnaire principal et président du Conseil de surveillance, l'industriel a de nouveau renforcé sa participation au capital du groupe de médias aujourd'hui. Il a annoncé ce matin qu'il détenait désormais 12,01% du capital après avoir acheté 24,6 millions d'actions supplémentaires au prix de 23,08 euros, soit un investissement de 568 millions d'euros. Depuis le début du mois de mars, sa participation est passée de 5,15% à 12,01% du capital de Vivendi, investissant en tout plus de 2 milliards d'euros.

L'autre front "anti-Bolloré" a été ouvert le 24 mars par l'autre actionnaire minoritaire PSAM. Le fonds P. Schoenfeld Asset Management a lui aussi déposé deux résolutions pour réclamer une inflexion de la politique de retour aux actionnaires, incluant le versement de 9 milliards d'euros supplémentaires. PSAM a répondu aux critiques l'accusant de vouloir démanteler le groupe de médias pour en améliorer la valorisation, dans une interview aux Echos. Il assure qu'il n'a pas pour projet de prendre le contrôle du groupe mais demande à nouveau "une meilleure rétribution des actionnaires et une clarification de la stratégie".

(E.L.L)