Vivendi (-4,05% à 20,39 euros) enregistre la plus importante baisse du CAC 40 et du SBF 120 ce mardi. Le groupe de médias et de télécoms est pénalisé par la publication avant bourse de résultats décevants, et notamment d'un résultat opérationnel ajusté (Ebita) de SFR inférieur aux attentes au quatrième trimestre. Il est ressorti à 33 millions d'euros sur les trois dernier mois de l'année alors que le consensus tablait sur 121 millions.

Cet écart de près de 100 millions se répercute ainsi sur l'Ebita trimestriel (312 millions publiés contre 415 millions attendus) et annuel (2,433 milliards d'euros publiés contre 2,531 milliards attendus) du groupe.

SFR a fortement souffert de son environnement concurrentiel, Free ayant tiré à la baisse les marges du secteur. L'opérateur télécoms français est censé faire prochainement son entrée en bourse, mais les approches d'Altice en vue d'un éventuel rachat partiel de SFR par Numericable pourraient modifier un tel scénario. Vivendi étudie "toutes les opportunités" pour SFR, rapporte Aurel BGC. UBS reste Neutre sur la valeur, estimant que l'avenir de SFR est trop flou pour se prononcer pour le moment.

Sur l'année, le chiffre d'affaires de Vivendi a reculé de 2% à 22,135 milliards, là ou les analystes interrogés par Reuters attendaient 22,305 milliards d'euros. Il a même diminué de 4% en termes organiques, essentiellement grevé par les mauvaises performances de l'opérateur destiné à entrer prochainement en bourse.

Le résultat net ajusté a abandonné 9,7% sur un an, à 1,54 milliard d'euros mais est ressorti pour sa part aux dessus du montant de 1,45 milliard attendu.

Le résultat net part du groupe a fortement augmenté au terme de cet exercice, passant de 179 millions d'euros à 1,967 milliard d'euros, au bénéfice de la cession, finalisée en octobre dernier, de 85% de la participation de Vivendi dans le studio américain de jeux vidéo Activision Blizzard pour 8,2 milliards de dollars en numéraires.

La dette financière nette du groupe a, elle, été partiellement comblée, passant de 13,4 milliards d'euros à 11,1 milliards à fin 2013. Elle devrait s'établir à 6,9 milliards d'euros après la finalisation de la cession de Maroc Telecom, "prévue prochainement", a précisé le groupe.

Le groupe s'est dit relativement satisfait de ces résultats, "en ligne avec les attentes malgré un environnement économique et concurrentiel difficile".

Le groupe n'a pas formulé de perspectives pour l'exercice en cours, relève Oddo qui reste à l'Achat et évoque des résultats globalement en ligne avec ses attentes, la déception sur l'Ebitda étant compensée par la bonne surprise sur le résultat net ajusté.

(E.B)