Les actionnaires de Vivendi (-0,89% à 23,515 euros), réunis ce matin en assemblée générale, ont rejeté la résolution destinée à bloquer l'application de la loi sur les droits de vote doubles. Déposée par le fonds PhiTrust, cette résolution n'était pas soutenue par le Directoire de Vivendi. En tant qu'actionnaire principal du groupe de médias avec 14,52% du capital, et président du conseil de surveillance, Vincent Bolloré sera le premier bénéficiaire de cette nouvelle règle.

En ouverture de l'assemblée générale, il avait défendu l'application des droits de vote doubles prévue par la loi Florange en estimant que cette disposition facilite la prise de décisions et permet aux entreprises d'avancer plus rapidement dans le déploiement de leurs plans stratégiques.

Pour s'assurer un maximum de votes contre la résolution anti-Florange, Vincent Bolloré avait annoncé le 9 avril un relèvement de son dividende d'ici 2017 à 5 euros par action. Il s'était ainsi assuré le soutien du fonds PSAM qui menaçait de voter en faveur de la résolution s'opposant aux droits de vote doubles.

Cette question de l'application ou non de la loi Florange est à l'ordre du jour de nombreuses assemblées générales cette année. Les actionnaires du groupe Vinci se sont par exemple prononcés contre son application hier. Chez le constructeur automobile Renault, le sujet est particulièrement sensible alors que l'Etat s'est renforcé au capital récemment pour imposer les droits de vote doubles et pouvoir en profiter.

L'assemblée générale de Vivendi a également été l'occasion pour Vincent Bolloré d'annoncer que d'autres acquisitions devraient avoir lieu cette année après l'annonce d'une prise de participation majoritaire dans Dailymotion le 7 avril. Le président du conseil de surveillance a précisé qu'un comité stratégique se réunirait le 12 mai prochain pour discuter d'éventuels projets de croissance externe.

Ces dernières semaines, des rumeurs ont prêté à Vivendi l'intention de mettre la main sur la télévision payante Sky voire sur le groupe de médias Lagardère. Dans les deux cas, le groupe a démenti.

(E.L.L.)