Vivendi (-0,05% à 21,77 euros) sousperforme le marché parisien en raison de prises de bénéfices - le titre a clôturé hier soir à son plus haut depuis un mois - et d'une note de Citi dans laquelle ce dernier réaffirme sa prudence. Citi a maintenu sa recommandation Vendre sur la valeur avec un objectif de cours de 17,50 euros. Il juge que le marché est trop optimiste concernant les perspectives du marché de la musique et déplore la trop grande complexité de la structure de Vivendi. Ainsi, Vivendi ne profite pas de la nouvelle offensive lancée par l'activiste Elliott sur Telecom Italia (TIM).

En réclamant des mesures pour "débloquer" de la valeur pour les actionnaires de Telecom Italia, et en déplorant la sousperformance de l'action, Elliott fait monter la spéculation autour d'une cession de TIM Brésil ou des actifs réseaux de l'opérateur, ce qui a tendance à soutenir le titre. Or, en tant que premier actionnaire de TIM, Vivendi devrait profiter par ricochet de toute hausse du titre. "Chaque progression de 1 cent du cours de Telecom Italia augmente l'ANR de Vivendi de 7 cents. De plus sa moins-value sur la participation dans Telecom Italia se réduit et n'est plus que de 1,3 milliard d'euros", calcule aujourd'hui Invest Securities.

Dans une lettre adressée aux actionnaires de Telecom Italia, Elliott - qui détient 3% du capital de Telecom Italia et assure que divers instruments financiers lui permettent d'en détenir 5% - a lancé une nouvelle charge contre la stratégie soutenue par Vivendi.

"La mauvaise gestion pilotée par le Conseil contrôlé par Vivendi a abouti à des problèmes profonds de gouvernance, à une décote de valorisation et à des échecs stratégiques. Elliott estime qu'un Conseil réellement indépendant est maintenant nécessaire pour améliorer à la fois la gouvernance et les performances de Telecom Italia", peut-on lire dans ce courrier au vitriol. "Elliott ne souhaite pas prendre le contrôle de Telecom Italia mais souhaite des changements afin de s'assurer que l'entreprise est dirigée au bénéfice de tous les actionnaires", ajoute le fonds.

Du côté de Vivendi, on déplore l'absence de projet industriel alternatif au plan actuellement déployé par TIM. "Il n'est pas sûr que le projet de démantèlement et de déstabilisation de l'équipe crée de la valeur alors que le plan industriel proposé par Amos Genish (nommé récemment et internationalement reconnu) et ses équipes est solide et prometteur. Les actions entreprises au cours des derniers trimestres ont déjà porté leurs fruits et ont été bien accueillies par les investisseurs", assure le groupe français dans un communiqué.

Elliott avait déjà montré les crocs hier en réclamant que l'ordre du jour de la prochaine AG de TIM, prévue le 24 avril, soit amendé pour soumettre aux votes des actionnaires la révocation de six administrateurs. Trois d'entre eux, Arnaud de Puyfontaine, Hervé Philippe et Frédéric Crépin, sont des cadres de Vivendi.

Valeurs citées dans l'article : Vivendi, Telecom Italia