Si Numericable végète sous la ligne de flottaison, Vivendi progresse ce vendredi de 0,71% à 20,475 euros à la Bourse de Paris après l'annonce, hier, de la finalisation de la cession de SFR à Altice. Le groupe de médias a confirmé jeudi soir dans un communiqué avoir reçu 13,336 milliards d'euros en numéraire de la part de la société holding de Patrick Drahi, comme prévu dans l'offre sélectionnée le 7 avril dernier. Vivendi a par ailleurs annoncé qu'une part de ce montant sera utilisée au remboursement de tout ou partie de sa dette obligataire, évaluée à 6,7 milliards d'euros.


Le groupe effectuera ainsi le rachat anticipé de titres obligataires libellés en euros d'une part, et en dollars d'autre part, pour les montants respectifs de 4,25 milliards d'euros et 0,6 milliard de dollars (soit 0,48 milliard d'euros). Ces huit souches, dont les échéances s'échelonnent de juillet 2017 à 2022, disposent en effet d'option de rachat anticipé.

Les autres titres obligataires du groupe, ne disposant pas de cette option, seront remboursés si le groupe le souhaite et selon des dispositions propres. Ces trois souches, dont la maturité s'étale de décembre 2016 à décembre 2019, représentent un montant total de 1,95 milliard d'euros.

Sur le solde du paiement d'Altice, 200 millions d'euros seront rendus à Numericable en guise de participation de Vivendi au rachat par la filiale d'Altice de l'opérateur virtuel de téléphonie mobile (MVNO) Virgin Mobile, annoncé le 16 mai dernier et validé par l'Autorité de la concurrence ce jeudi.

Vivendi a aussi reçu 20% du nouvel ensemble constitué de Numericable et SFR, comme stipulé dans l'accord conclu avec Altice. Société Générale détaille ce vendredi dans une note consacré à la valeur la composition du bilan de Vivendi. Le groupe détiendra, au printemps 2015, deux actifs principaux (Canal+ et Universal Music Group) que l'analyste estiment à 13 milliards d'euros. Sa trésorerie nette sera supérieure à 8 milliards d'euros, grâce aux diverses cessions récentes (GVT, Activision, SFR, Maroc Telecom). enfin, il détiendra des participations minoritaires dans Vivo-GVT & Telecom Italia, Numericable-SFR, Activision Blizzard évaluées à plus de 6 milliards d'euros.

Pour SG, l'opération de rachat de la dette obligataire devrait avoir un impact relutif immédiat de 9 centimes d'euros sur le bénéfice net par action du groupe. Il précise en revanche qu'aucune indication de retour aux actionnaires n'a été communiquée pour le moment.

Le recentrage des activités de Vivendi est désormais achevé, et l'ampleur de la trésorerie devrait lui permettre de se tailler une part de lion dans le secteur européen des médias grâce à des acquisitions ciblées. L'influence grandissante de Vincent Bolloré au sein du groupe, via son accès à la présidence du conseil de surveillance le 24 juin dernier, peut elle aussi être perçue comme annonciatrice d'un vaste changement d'orientation stratégique.

(E.B)