Vivendi a réagi dans un communiqué à un article du Monde consacré au litige en cours entre Harry Shearer et le groupe français. Le compositeur, producteur, réalisateur et scénariste américain aurait porté plainte devant la cour centrale de Californie, à Los Angeles, contre le producteur en l’accusant de fraude et en lui réclamant 125 millions de dollars au titre de droits non perçus et d’indemnisation. Vivendi rappelle qu'il s'agit du film This is Spinal Tap qui date de 1984 avec un budget de 2,25 millions de dollars.

L'exploitation de ce film, qui a généré au total environ 15 millions de dollars de recettes, n'a jamais fait l'objet d'une quelconque contestation ni d'aucune demande d'explication de la part de Harry Shearer, indique le groupe français.

Vivendi affirme n'avoir reçu aucune assignation de Harry Shearer ni de ses représentants à ce jour, ni aux Etats-Unis, ni ailleurs. Le groupe se dit donc surpris par cette campagne de presse disproportionnée et réserve tous ses droits dans cette affaire. Le film date de plus de 30 ans et on n'en a jamais entendu parler jusqu'à présent, poursuit Vivendi.

De son côté, Le Monde indique qu'Harry Shearer est intervenu comme coauteur du scénario et de la bande sonore et comme acteur puisqu'il jouait le rôle du bassiste, Derek Smalls. Selon la plainte, Vivendi et ses filiales – Studiocanal et Universal Music Group – ont délibérément manipulé certaines données comptables et enfreint les procédures convenues pour refuser à lui ainsi qu'aux trois autres cocompositeurs de This is Spinal Tap, Christopher Guest, Michael McKean et Rob Reiner, le versement de leurs droits.

En 1982 détaille Le Monde, tous les quatre avaient signé un accord avec Embassy Pictures, qui devait attribuer 40 % des recettes nettes aux créateurs, calculées sur l'ensemble des revenus du film, de la musique et des produits dérivés.

Ce film à petit budget (2,25 millions de dollars), sorti en salle en 1984 et racheté en 1989 par Vivendi via sa filiale Canal+, a généré des flots d'or, ajoute le quotidien. " Plusieurs dizaines de millions de dollars ", selon la plainte. Et, pourtant, la part attribuée aux quatre créateurs entre 1984 et 2006 n'a pas dépassé 81 dollars pour les produits dérivés et 98 dollars pour les ventes liées à la musique.
Pour Harry Sheare, cette plainte contribue à mettre en lumière un système méconnu de spoliation des droits des artistes aux Etats-Unis.