Vivendi (-0,98% à 21,83 euros) aura au moins eu le mérite, à plusieurs reprises depuis le début de la séance, d'essayer de passer dans le vert. A défaut de se maintenir en territoire positif très longtemps, le titre du groupe de médias signe une des plus faibles baisses du CAC 40, limitant ses pertes grâce au relèvement de recommandation de JPMorgan. Le broker n'a pas fait dans la demi-mesure, passant directement de Souspondérer à Surpondérer sur Vivendi et augmentant son objectif de cours de près de 12% à 24 euros.

A la veille de la présentation des résultats semestriels du groupe, JPMorgan justifie d'abord son regain de confiance dans les performances de Vivendi par la montée en puissance de sa filiale Universal Music.

En effet, comme l'indiquait déjà le groupe lors de la présentation de ses résultats du premier trimestre, "la croissance des revenus liés aux abonnements et au streaming compense largement la baisse des ventes de téléchargements numériques et des ventes physiques." Cette évolution est appréciée par JPMorgan qui y voit la première étape avant un retour à la croissance de l'activité musicale de Vivendi sur l'ensemble de l'exercice.

D'ailleurs, le retournement de tendance est déjà en cours puisque Universal Music a enregistré une croissance de ses revenus de 11,6% au premier trimestre. A la même période de 2014, les revenus de la division musicale avaient baissé de 9,8%. Sur un exercice complet, la baisse était de 5,6% en 2014 et JPMorgan anticipe une croissance de 0,3% en 2015, de 2,5% en 2016 et de 11% pour 2017.

Le broker ajoute que le basculement d'Universal Music vers le streaming devrait être un processus créateur de valeur pour Vivendi. En effet, selon les calculs de JPMorgan, un consommateur moyen en streaming représente un revenu d'environ 11 euros pour le groupe contre de 9,5 à 10,4 euros pour la consommation digitale et physique.

Dans sa note, JPMorgan signale également que la baisse récente des actifs médias, dans le sillage de la chute des marchés actions, devrait limiter le risque pour Vivendi de surpayer une éventuelle proie.