Paris (awp/afp) - Le géant des médias Vivendi a redressé sa rentabilité en 2017 lors d'un exercice marqué par une bonne performance de sa filiale de musique Universal, une stabilisation des revenus de Canal+ et l'intégration d'Havas qui fait face à des vents contraires.

Le président du directoire Arnaud de Puyfontaine a confirmé que le groupe comptait maintenir son cap visant à créer un géant des médias et des contenus européen: "notre stratégie est inchangée depuis 2014", a-t-il indiqué au cours d'une conférence téléphonique.

Après l'acquisition de l'éditeur mobile Gameloft et une prise de participation de 27% d'Ubisoft, le jeu vidéo reste une priorité pour Vivendi, a-t-il noté.

Le groupe a cité le succès du film "Paddington 2", produit par sa filiale Studiocanal, comme un exemple de synergies entre les activités du groupe (cinéma, séries, programmes TV, jeux mobile etc.) qui lui a permis de dégager plus de 200 millions de dollars de revenus mondiaux.

Le groupe dirigé par Vincent Bolloré a publié jeudi un bénéfice net part du groupe de 1,228 milliard d'euros en 2017, soit une légère baisse de 2,2%.

Mais le géant des médias souligne que son résultat net ajusté, à 1,312 milliard est en progression de 73,9% si l'on exclut une série de facteurs non récurrents, dont des remboursements d'impôts en 2017, et en effaçant l'effet de plus-values et reprise de provision l'année précédente.

"Le groupe Vivendi a retrouvé la croissance" a ainsi souligné le directeur financier du groupe Hervé Philippe.

Au total en 2017 Vivendi affiche une hausse de 36,4% de son résultat opérationnel ajusté (Ebita) à 987 millions d'euros qui doit beaucoup à sa filiale de musique Universal.

Le chiffre d'affaires du groupe atteint 12,44 milliards d'euros, en hausse de 15% (+4,9% à taux de change et périmètres constants).

Le groupe atteint ainsi ses objectifs mais seulement après les avoir abaissé en janvier en raison de coûts de restructuration exceptionnels en fin d'année 2017 chez Canal+.

Vivendi note la "performance très solide" d'Universal qui a dégagé un chiffre d'affaires de 5,673 milliards d'euros, en hausse de 10% à taux de change et périmètres constants.

Cette filiale profite à plein du développement du streaming, qui a bondi de plus de 35% l'an dernier, ainsi que du succès d'albums tels que ceux de Taylor Swift, Kendrick Lamar et Drake ou du tube "Despacito".

Le résultat opérationnel d'Universal progresse ainsi de 20,6% (à change et périmètres constants) à 761 millions d'euros, conformément aux prévisions.

- les revenus de Canal+ stabilisés -

Vivendi a réussi en 2017 à stabiliser le chiffre d'affaires de sa filiale de télévision payante Canal+ (+0,3% à change et périmètres constants). Et sur le quatrième trimestre, son activité progresse même de 5,7%.

Mais si l'activité s'améliore encore à l'international, en France, le chiffre d'affaires affiche toujours une baisse en France, cédant 3,8% sur l'année.

Pour 2017, Canal+ annonce un gain net de près de 600.000 abonnés dans le monde à 15,6 millions.

Mais en France Canal+ a continué à perdre des abonnés l'an dernier malgré une refonte de son offre et des accords de distribution avec les opérateurs.

En France, le groupe compte quelque 8,1 millions d'abonnés au total (-115.000 sur un an), dont 3,1 millions issus de partenariats avec les opérateurs télécoms, qui représentent des offres moins lucratives pour le groupe.

Le nombre de ses abonnés directs (distribués directement par Canal+) atteint 4,95 millions fin 2017 (-300.000 sur un an) alors qu'il se montait encore à 5,25 millions fin 2016.

Vivendi souligne pour Canal+ une progression du résultat opérationnel ajusté (Ebita) avant charges de restructurations de 30% à 367 millions d'euros qu'il explique notamment par "le plan d'économies engagé en 2016".

Pour 2018, Vivendi table sur un Ebita avant charges de restructurations de 450 millions pour Canal+.

Le groupe de publicité Havas, que Vivendi consolide dans ses comptes depuis le second semestre, apporte un chiffre d'affaires de 1,151 milliards d'euros sur cette période, en recul de 1,1% en organique.

Sur l'année, la filiale dirigée par Yannick Bolloré a vu son activité reculer de 0,8% en organique alors que Vivendi évoque "un environnement difficile" pour le secteur, notamment en Europe.

En terme de rentabilité, le groupe souligne que le second semestre est meilleur que le premier grâce "aux premiers effets de réductions de coûts". Sur l'année l'Ebita s'élève à 212 millions d'euros.

afp/rp