Les deux groupes sont engagés dans un bras de fer depuis juillet 2016, date à laquelle Vivendi est revenu sur un accord conclu quelques mois plus tôt aux termes duquel il aurait dû prendre le contrôle de Mediaset Premium, la branche de télévision payante du groupe contrôlé par la famille Berlusconi.

Selon l'une de ces sources, Vivendi effectuerait un premier réglement de l'ordre de 250 millions dans le cadre de cette tentative de compromis. Des sommes complémentaires seraient par la suite versées, a ajouté la source, sans en préciser le montant.

Selon une autre source, Mediaset pourrait se joindre au projet de coentreprise entre l'opérateur Telecom Italia dont Vivendi est le premier actionnaire et le groupe de télévision payante Canal+, filiale du français.

Cette même source a toutefois souligné que même si les deux groupes étaient sur la voie d'un accord, il n'était pas certain qu'ils aboutissent au final à un compromis.

"Il y a une longue liste de problèmes à résoudre", a expliqué cette source.

Mediaset, Vivendi et Telecom Italia n'ont pas souhaité faire de commentaire.

L'ACTION MEDIASET PORTÉE PAR LA PERSPECTIVE D'UN ACCORD

Bloomberg a rapporté un peu plus tôt dans la journée que Vivendi envisageait une offre incluant un volet en numéraire et un volet en actions dans le cadre d'une proposition de dédommagement représentant un montant autour d'un milliard d'euros, ce qui a fait grimper l'action Mediaset de plus de 5%. Le titre a terminé la séance en hausse de 1,8%.

Mediaset et son premier actionnaire Fininvest, holding de la famille Berlusconi, réclame au total quelque 3 milliards d'euros à titre de dédommagement.

Depuis la remise en cause de leur accord de partenariat initial, les deux groupes ont multiplié les invectives et les procédures judiciaires, suscitant des remous au sein d'une classe politique italienne déjà échaudée par la montée de Vivendi au capital de Telecom Italia.

Mediaset a affirmé en avril dernier que ses comptes auraient atteint l'équilibre si l'accord sur Mediaset Premium n'avait pas été remis en cause.

Le conflit s'est exacerbé en décembre lorsque Vivendi est monté au capital du diffuseur jusqu'à en devenir le deuxième actionnaire derrière la famille Berlusconi.

Un accord de compromis entre les deux groupes permettrait à Vincent Bolloré, actionnaire de contrôle de Vivendi, de concrétiser enfin son projet de créer un champion latin des contenus, tout en évitant une longue procédure judiciaire en Italie.

Mediaset, de son côté, bénéficierait d'un allié de poids alors que se profile l'appel d'offres pour les droits de retransmission de la Serie A de football.

(Avec Agnieszka Flak à Milan, édité par Juliette Rouillon)

par Gwénaëlle Barzic et Sophie Sassard

Valeurs citées dans l'article : Vivendi, Telecom Italia, Mediaset