PARIS, 17 octobre (Reuters) - L'association "Diéséliste de France", qui regroupe 250 centres techniques spécialisés dans l'entretien des moteurs diesel, réfléchit à une évolution de son appellation pour l'adapter aux changements technologiques en cours dans l'automobile.

"Même si le logo est récent, il date de 2012, on réfléchit à l'élargir en introduisant une notion tous moteurs ou toutes énergies", a déclaré à Reuters Fabrice Godefroy, président de l'association, lors du salon Equip Auto de l'après-vente.

Prié de dire si "Diéséliste de France" pourrait aller jusqu'à changer complètement de nom, il a répondu que cela faisait partie des réflexions en cours.

L'essence est bien partie pour passer devant le diesel dans les immatriculations de voitures neuves en France cette année, signe de l'accélération de la baisse des ventes des modèles au gasoil tombés en disgrâce depuis l'affaire Volkswagen de trucage des émissions polluantes.

Sur les neuf premiers mois de 2017, les voitures neuves diesel ont pesé 47,76% des immatriculations totales, désormais au coude-à-coude avec l'essence (47,3%).

Objet de controverses récurrentes pour ses émissions polluantes de particules et d'oxydes d'azote (NOx), liées notamment à l'introduction de l'injection directe qui a permis d'optimiser la consommation des moteurs, le diesel est maintenant menacé à terme de bannissement dans certaines grandes agglomérations.

En outre, les importants dépassements de NOx enregistrés parfois en condition réelle de conduite sont en passe de faire de la dépollution du diesel une équation insoluble, la facture risquant d'atteindre un niveau que les automobilistes ou les constructeurs ne sont plus prêts à accepter.

Cette rupture représente un défi en amont pour les constructeurs et les équipementiers, mais aussi pour la filière aval (distribution, réparation, contrôle technique ...) qui représente 400.000 emplois en France, dont plus de la moitié ont une activité liée au diesel.

Ce carburant représentait en effet encore plus de 61% du parc de voitures en circulation au 1er janvier 2017. Pour les utilitaires légers et les poids lourds, cette proportion est bien plus élevée.

"Notre chanCe dans l'après-vente, c'est qu'il y a forcément une inertie entre la sortie d'un véhicule et sa réparation", a ajouté Fabrice Godefroy. "Nous avons donc le temps de nous préparer à un éventuel rééquilibrage entre les énergies. Mais les professionnels doivent dès maintenant entreprendre de s'adapter et de se diversifier."

Dans cette optique, l'association a présenté mardi un concept d'"éco révision" pour les poids lourds, une visite d'entretien préventive selon les différentes conditions d'utilisation des véhicules. (Gilles Guillaume, édité par Dominique Rodriguez)

Valeurs citées dans l'article : Faurecia, Valeo, Volkswagen