Le premier constructeur automobile européen a dit s'attendre à ce que ses facturations augmentent de plus de 4% par rapport à leur niveau record en 2016 à 217 milliards d'euros. Il tablait précédemment sur une progression allant jusqu'à 4% .

Le résultat d'exploitation est ressorti à 4,55 milliards d'euros au deuxième trimestre contre 1,90 milliard un an auparavant et 4,49 milliards attendu par les analystes interrogés par Reuters.

Les profits de la marque VW, la principale division du constructeur, fragilisée par le scandale des émissions polluantes des moteurs diesel en 2015, ont augmenté de 12% à 907 millions d'euros à la faveur de réductions de coûts, d'amélioration de la R&D et de la production et du lancement de plusieurs SUV à plus fortes marges.

Le redressement de la marque VW, qui a aussi souffert de coûts de production élevés en Allemagne et de dépenses excessives en R&D, est perçu par les investisseurs comme déterminant pour permettre au groupe de surmonter le coûteux scandale du diesel.

Sa marge opérationnelle a bondi à 4,4% sur la période contre 2,9% un an auparavant et dépasse l'objectif d'au moins 4% que le groupe s'était fixé pour 2020. Mais elle demeure inférieure à celle d'autres grands constructeurs européens comme PSA Peugeot Citroën ou Renault.

"Je suis fermement convaincu que notre situation financière nous permet d'affronter la transformation de l'industrie automobile et les grands sujets d'avenir", a déclaré le directeur financier Frank Witter au lendemain de l'annonce par la Grande-Bretagne qu'elle entend mettre fin à la commercialisation de voitures à essence ou diesel à partir de 2040, un engagement également pris par Paris.

Signe de l'amélioration de sa situation, VW n'a pas annoncé de nouvelles provisions pour les litiges encourus au titre du scandale des émissions polluantes des moteurs diesel qui l'a déjà conduit à mettre de côté 22,6 milliards d'euros afin de couvrir d'éventuelles amendes, dédommagements et rappels.

Après un entretien jeudi avec la ministre de l'Environnement Barbara Hendricks, le président du directoire Matthias Müller a indiqué que le groupe proposerait la rénovation de quatre millions de moteurs diesel le 2 août, lors d'une réunion entre constructeurs et autorités portant sur les moyens d'éviter leur interdiction dans les grandes villes.

Le rétablissement de VW est en partie terni par l'ouverture d'enquêtes par la Commission européenne et l'autorité allemande de la concurrence sur des pratiques anticoncurrentielles présumées de sa part comme des autres constructeurs allemands.

VW a minimisé cette controverse après la réunion mercredi d'un conseil de surveillance extraordinaire qui lui était consacré en disant que la coopération entre constructeurs sur des questions techniques était une pratique habituelle dans le secteur. Le groupe s'est toutefois refusé à tout commentaire sur les suspicions de pratiques anticoncurrentielles qui le visent.

Vers 10h00 GMT, l'action VW recule de 1,5% à la Bourse de Francfort tandis que celles de ses concurrents Daimler et BMW abandonnent respectivement 0,71% et 1,1%.

"Les résultats de VW sont conformes aux attentes. Mais les valeurs de l'automobile vont rester sous pression du fait des suspicions de pratiques anticoncurrentielles", a dit Frank Schwope, analyste chez NordLB qui est à l'achat sur VW.

"VW est exposé à une amende de plusieurs milliards d'euros si ces accusations se révèlent fondées", a-t-il ajouté.

Le groupe a confirmé ses objectifs 2017 d'une marge d'exploitation comprise entre 6% et 7%, après 6,7% en 2016.

(Marc Joanny pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Andreas Cremer