TOULOUSE, 29 janvier (Reuters) - Les négociations autour de l'accord de compétitivité que veut mettre en place la direction de l'équipementier automobile Bosch pour son site de Rodez (Aveyron), devraient démarrer le 8 février, a-t-on appris lundi auprès de l'intersyndicale.

Le site aveyronnais, spécialisé dans les injecteurs de moteurs, emploie 1.600 personnes et est l'une des usines françaises les plus exposées à la baisse accélérée des motorisations diesel en France et en Europe.

Cette technologie, ébranlée par le scandale de trucage des émissions polluantes de Volkswagen, a vu en quelques années son avantage compétitif en matière de consommation et d'émissions de CO2 relégué au second plan face à la facture croissante de sa dépollution.

Vendredi dernier, la direction du groupe allemand, en déplacement à Rodez, s'est engagée à investir 14 millions d'euros pour moderniser l'une des deux lignes de production que compte l'usine sous réserve qu'un accord de compétitivité soit signé par le personnel d'ici le mois d'avril.

"Une première réunion est prévue le 8 février au cours de laquelle la direction nous présentera son projet. Si sa feuille de route est trop ambitieuse, si elle demande trop aux salariés sans contrepartie, nous ne continuerons pas", a dit à Reuters Yannick Anglarès, secrétaire CGT Bosch Rodez.

"Nous voulons un engagement sur la transition industrielle de l'usine et sur les volumes de la nouvelle ligne de production", a-t-il ajouté. "C'est donnant-donnant. Nous voulons un projet industriel d'avenir pour Rodez, que ce soit avec le diesel ou avec autre chose."

Dans un tract diffusé lundi aux salariés, l'intersyndicale a indiqué qu'"à l'heure actuelle, rien n'est réuni pour entamer des négociations imposées par la direction".

"Les déclarations de M.Gackstatter (président de la division diesel Monde de Bosch) confirment les craintes initiales de l'intersyndicale avec a minima une problématique de 350 à 450 emplois à l'horizon 2020 (...) Il veut que l'investissement soit financé uniquement par nous, salariés de Rodez, par une forte réduction du temps de travail et donc des craintes sur nos salaires ", a-t-elle indiqué dans un tract. (Johanna Decorse, édité par Yves Clarisse)