Le premier constructeur automobile européen a publié un bénéfice opérationnel de 363 millions d'euros pour sa division VW, représentant tout juste 1,5% du chiffre d'affaires, contre 801 millions pour la même période de 2015. Ce chiffre est en net retrait par rapport au consensus Reuters, qui le donnait à 462 millions.

"Ces résultats renforcent la nécessité de réaliser des baisses de coûts sur la marque VW", estime l'analyste de Commerzbank Sascha Gommel, qui recommande de conserver l'action.

Le constructeur prévoit de retourner dès le mois prochain sur le marché des obligations non sécurisées, duquel il est absent depuis qu'a éclaté, en septembre 2015, le scandale de fraude aux tests d'émissions de ses véhicules diesel, a déclaré son directeur financier, Frank Witter.

VW n'a encore pris de décision concernant une prolongation du prêt relais de 20 milliards d'euros obtenu de banques en décembre dernier pour l'aider à supporter le coût du scandale, a-t-il ajouté.

Le groupe doit réduire les coûts de ses activités en Allemagne pour financer son développement dans la voiture électrique, alors même que ses comptes sont déjà grevés par les litiges liés

En outre, sur la période traditionnellement creuse de juillet à septembre, la suspension de la livraison de pièces détachées par deux fournisseurs en août, pour protester contre la dénonciation de contrats par VW, a provoqué une baisse d'environ 20.000 unités de la production de ses modèles Golf et Passat dans ses usines de Wolfsburg et Emden.

LES VENTES REPARTENT

Selon des analystes, ce conflit a amputé de plus de 100 millions d'euros le bénéfice trimestriel de la marque VW, à quoi il faut ajouter les remises offertes par le groupe pour contrecarrer l'impact du scandale des émissions sur les ventes.

En septembre, les ventes de la marque VW sont reparties à la hausse, augmentant de 6,7%. Au niveau du groupe, elles ont enregistré leur plus forte hausse en plus de deux ans et demi, soutenues par une forte demande en Chine et en Europe.

Grâce à la bonne performance de Porsche, qui a compensé les difficultés de VW, Volkswagen a publié un bénéfice d'opérationnel (Ebit) du groupe meilleur que prévu au troisième trimestre à 3,3 milliards d'euros, et relevé ses prévisions de chiffre d'affaires et de rentabilité sur l'année.

Le groupe prévoit désormais pour l'ensemble de 2016 un chiffre d'affaires équivalent à celui de 213 milliards d'euros enregistré en 2015, alors qu'il avait dit en juillet s'attendre à une baisse susceptible d'atteindre 5%.

Il a précisé que sa marge d'exploitation 2016 pourrait se situer dans le haut de la fourchette de 5% à 6%, hors éléments exceptionnels, alors qu'il prévoyait auparavant une baisse dans cette fourchette.

Les ventes mondiales pourraient légèrement dépasser celles de 9,93 millions de 2015 grâce à la croissance enregistrée en Chine, a-t-il réaffirmé.

L'action Volkswagen cède 0,48% à 125,40 euros en Bourse de Francfort vers 14h15 GMT.

(Marc Angrand, Juliette Rouillon et Patrick Vignal pour le service français)

par Andreas Cremer