(Actualisé avec la fin de la réunion)

BRUXELLES/PARIS, 6 octobre (Reuters) - Des représentants des pays membres de l'Union européenne se sont réunis mardi à Bruxelles pour débattre des émissions polluantes des moteurs diesel, dont la Commission veut accélérer et amplifier la réduction en espérant profiter de l'indignation suscitée par la fraude chez Volkswagen.

Ces représentants consulteront leur capitale respective, ont dit deux diplomates, au terme de la réunion en question, et les initiatives qui auront été dégagées seront sans doute examinées par les ministres des Transports jeudi.

Le secteur automobile résiste pour l'instant à la volonté de l'exécutif communautaire de durcir la réglementation sur les émissions d'oxydes d'azote (NOx), qui peuvent actuellement dépasser sept à huit fois la norme en vigueur, selon l'organisation ICCT (International Council on Clean Transportation).

Les tests systématiques en conditions réelles des émissions de NOx doivent commencer début 2016 dans l'UE et leurs résultats sont censés s'appliquer fin 2017, soit sept ans après l'annonce de l'initiative de la Commission en la matière.

Les propositions actuelles de la CE, si elles étaient mises en oeuvre, obligeraient les constructeurs à retirer du marché ou à modifier de manière importante un modèle commercialisé sur dix environ, avant la fin de son cycle de vie prévu, estiment des responsables européens.

La commissaire à l'Industrie Elzbieta Bienkowska avait déclaré le mois dernier qu'avec le scandale Volkswagen, l'Union disposait de la volonté politique pour mettre en place rapidement un nouveau régime de tests et avait plaidé pour une "tolérance zéro" en matière de fraude.

Mais alors que, selon un représentant de la Commission, la France, la Grande-Bretagne et l'Italie sont favorables aux nouveaux tests, l'Allemagne, l'Autriche et plusieurs pays d'Europe orientale soutiennent la démarche des industriels en faveur d'un assouplissement des règles envisagées.

Par le biais de l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA), qui défend leurs intérêts devant les institutions de l'UE, les constructeurs plaident pour des règles les autorisant à dépasser de 70% le plafond de 80 milligrammes de NOx par kilomètre parcouru, afin de prendre en compte les contraintes liées aux tests en conditions réelles, selon une présentation en date du 1er octobre qu'a pu consulter Reuters. (Barbara Lewis et Laurence Frost; Marc Angrand et Gilles Guillaume pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)