(Actualisé avec nouvelles citations, contexte)

WASHINGTON, 8 octobre (Reuters) - La fraude aux tests anti-pollution de Volkswagen ne relève pas d'une décision de la direction du groupe automobile mais de l'initiative d'un petit nombre de ses salariés, a déclaré jeudi le directeur général de la filiale américaine du constructeur.

"Pour ce que j'en sais, il ne s'agissait pas d'une décision de l'entreprise; il s'agissait de quelque chose qu'ont fait quelques individus", a dit Michael Horn devant des élus de la Chambre des représentants lors d'une audition sous serment à Washington.

"Je reconnais que c'est très difficile à croire et j'ai moi-même du mal à le croire", a-t-il ajouté lors cette audition sous serment.

Quelques heures auparavant, les enquêteurs allemands chargés du dossier avaient procédé à une perquisition au siège de Volkswagen à Wolfsburg.

Devant la sous-commission de la Supervision et des Enquêtes de la Chambre, Michael Horn a reconnu qu'il savait depuis le printemps 2014 que son employeur était susceptible d'enfreindre la réglementation anti-pollution américaine, une étude de l'Université de Virginie occidentale ayant montré que les émissions toxiques de ses moteurs diesel étaient bien supérieures aux normes en vigueur.

Il a toutefois ajouté ne pas avoir découvert avant le 3 septembre le "dispositif de manipulation", c'est à dire le logiciel permettant de manipuler les résultats des tests d'émissions réalisés en laboratoire.

"Il s'agit de quelques ingénieurs en informatique qui ont mis cela dedans pour une raison inconnue", a-t-il dit.

Il n'a pas fourni davantage de précisions, expliquant que les investigations se poursuivaient.

Il a par ailleurs assuré que Volkswagen aiderait financièrement ses concessionnaires aux Etats-Unis au cas où ils se trouveraient confrontés à une accumulation des invendus.

Michael Horn a également expliqué que la future modification des véhicules concernés ne devrait pas se traduire par une augmentation de leur consommation mais qu'elle pourrait avoir un "léger impact" sur leurs performances en terme de vitesse maximale. (Timothy Gardner et David Morgan, Juliette Rouillon et Marc Angrand pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)