"Compte tenu des perspectives de croissance médiocres des régions en dehors de la Chine, rien ne garantit que 2015 sera une année réussie, que ce soit pour le secteur ou pour VW", a dit le directeur financier Hans Dieter Pötsch.

L'action du premier constructeur automobile européen a plongé de près de 6% avant de clôturer en hausse de 0,3%, tandis que l'indice sectoriel européen prenait 0,9%.

Le groupe automobile allemand a confirmé que la marge opérationnelle devrait se situer dans une fourchette de 5,5% à 6,5% contre 6,3% l'an passé. En revanche, Volkswagen a relevé son objectif de chiffre d'affaires pour cette année, disant qu'il pourrait dépasser le niveau record de 202,5 milliards atteint en 2014 et progresser de jusqu'à 4%.

En comparaison, Toyota a revu en hausse sa prévision de bénéfice, tandis que Peugeot a relevé l'objectif de cash flow après avoir réduit se perte nette en 2014.

"Je trouve la prévision très réservée; c'est pratiquement comme l'an passé quoique le marché des changes soit plus positif qu'il y a un an et la demande d'automobiles est également un peu meilleure", dit Jürgen Pieper, analyste de Metzler Bank.

Le rendement du CA a augmenté à 6,3% en 2014 contre 5,9% en 2013.

Le bénéfice d'exploitation a augmenté de 8,8% à 12,7 milliards d'euros contre 11,67 milliards en 2013 et s'inscrit légèrement au-dessus des attentes des analystes qui étaient de 12,6 milliards. Il a été tiré par la hausse à deux chiffres des ventes de modèles haut de gamme Audi et Porsche.

Le groupe automobile a proposé le paiement d'un dividende de 4,80 euros par action ordinaire au titre de l'exercice 2014. Le dividende est de 4,86 euros par action préférentielle contre 4,06 euros l'an passé, moins que ce qu'attendaient les analystes.

CHANGEMENTS

VW a dit qu'il se préparait à une année difficile, les ventes de sa marque éponyme, qui représentent 60% de la totalité des ventes du groupe, ayant baissé pour le quatrième mois d'affilée en janvier, la demande fléchissant en Europe et en Chine.

Le constructeur veut réduire le nombre de composants employés dans ses modèles tout en arrêtant la production de véhicules non rentables comme le convertible Eos.

Mais les analystes remarquent que les gains de rentabilité de VW ne suivent pas le rythme de sa rapide expansion qui lui a permis l'an passé d'atteindre avec quatre ans d'avance l'objectif de vendre 10 millions de véhicules.

VW, qui veut réduire de cinq milliards d'euros par an à compter de 2017 les coûts de sa marque éponyme, a procédé à des changements à sa direction pour accroître sa rentabilité.

Herbert Diess, un ex-responsable de BMW, rejoindra VW le 1er juillet, avec trois mois d'avance, pour diriger les opérations de la marque.

Par ailleurs, le président du directoire de Porsche Matthias Müller intègrera le directoire de Volkswagen le 1er mars, ce qui lui donnera même rang que Rupert Stadler, patron d'Audi, qui y siège depuis 2010.

Quant au président du directoire de Volkswagen Martin Winterkorn il doit encore décider s'il restera en poste au-delà de 2016, lorsque son mandat actuel arrivera à son terme.

Par ailleurs, Porsche Automobil Holding a dit vendredi que la valeur croissante de sa participation dans Volkswagen avait permis une hausse du bénéfice après impôt à trois milliards d'euros en 2014.

Porsche Automobil Holding, qui détient 50,73% des droits de vote de Volkswagen, anticipait auparavant un bénéfice après impôt de 2,2 à 2,7 milliards d'euros.

Porsche doit publier ses comptes définitifs le 17 mars.

(Andreas Cremer et Edward Taylor, Marc Joanny et Wilfrid Exbrayat pour le service français)

par Andreas Cremer