NEW YORK (awp/afp) - Les records du Dow Jones ont donné de l'éclat à Wall Street prête à tomber dans le marasme estival à l'issue d'une bonne saison des résultats et tandis que le président Donald trump reste source d'incertitudes pour le marché.

Sur une semaine, le Dow Jones Industrial Average a gagné 1,20% pour terminer à 22.092,81 points

L'indice vedette de la Bourse de New York a terminé la semaine en accrochant un huitième record d'affilée et au-dessus de la barre symbolique des 22.000 points qu'il n'avait jamais franchie avant mercredi.

"La nouvelle de la semaine c'est que le Dow Jones est passé au-dessus des 22.000 et même si ce n'est qu'un chiffre, cela reflète l'état psychologique des investisseurs et c'est quelque chose de très positif" a commenté Karl Haeling de LBBW.

Le Dow Jones n'est composé que de trente valeurs et se montre donc plus sensible que les autres indices aux mouvements individuels d'entreprises, ce qui explique qu'il a plus profité ces derniers mois de la bonne performance du géant de l'aviation Boeing ou encore cette semaine d'Apple, en hausse de plus de 4,5%.

"Les gros titres ce sont les records du Dow Jones et Apple mais la réalité c'est le S&P 500 et Washington", a nuancé Hugh Johnson de Hugh Johnson Advisors.

L'indice élargi S&P 500 n'a pris que 0,19% à 2.476,83 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a cédé 0,36% à 6.351,56 points.

"Les investisseurs sont frustrés avec ce qui se passe à Washington. Il y a beaucoup de discussions sur ce qui pourrait ou devrait être fait mais dans les faits, ils brassent du vent", a estimé Tom cahill de Ventura Wealth Management pour expliquer la réserve sur laquelle le marché est resté.

Les investisseurs vont garder un oeil sur capitale américaine pour voir si le nouveau secrétaire général de la Maison Blanche, John Kelly, parvient à remettre en ordre de marche une administration Trump secouée par de multiples controverses politiques et judiciaires.

Pour Hugh Johnson c'est le "fort scepticisme" sur les chances de voir les promesses économiques, notamment fiscales, se réaliser qui a empêché le marché de ne pas plus profiter d'une saison des résultats trimestriels des entreprises meilleure que prévu.

"En publiant leurs résultats les entreprises ont tendance à être souvent prudentes pour l'avenir, alors que là les prévisions étaient en général positives et ne comptaient pas du tout sur l'intervention divine des programmes promis par Donald Trump", a relevé Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services.

La semaine prochaine, et à l'exception notable du géant du divertissement Disney lundi, l'intérêt pour les publications de comptes trimestriels devrait toutefois diminuer.

- Vers Jackson Hole -

"Il y a quand même une économie qui est solide avec pour preuve les créations d'emplois qui sont meilleures que prévu", a continué Gregori Volokhine.

Le taux de chômage a également très légèrement reculé en juillet aux Etats-Unis et s'affiche au plus bas en 16 ans.

Ces chiffres n'ont pas franchement modifié les attentes du marché concernant le rythme auquel la Réserve fédérale américaine (Fed) devrait procéder à la poursuite de son resserrement monétaire.

Les investisseurs attendent désormais des données sur l'inflation notamment vendredi avec les prix à la consommation pour juillet.

"On commence à penser à Jackson Hole", a ajouté Karl Haeling.

En plus d'indices de la Fed, certains observateurs s'attendent à ce que le directeur de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi pose les bases des projets de la BCE pour réduire son soutien monétaire à l'occasion du symposium annuel des banquiers centraux à Jackson Hole (Wyoming, ouest des États-Unis) fin août.

Cela mis à part, Wall Street se prépare "à tomber dans le marasme estival" et ne décèle de possibilité de surprises que du côté de la politique, a estimé Hugh Johnson.

Il évoquait pêle-mêle l'enquête sur une potentielle ingérence de la Russie dans la campagne américaine du procureur spécial Robert Mueller, le dossier nord-coréen et ses conséquences éventuelles sur les relations avec la Chine et plus globalement toute annonce fracassante de Donald Trump.

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