Wavestone a publié ses comptes annuels la semaine dernière. L'occasion pour Cercle Finance de les analyser avec Pascal Imbert, président du directoire du groupe de conseil.



Cercle Finance : Quel bilan dressez-vous de cet exercice ?


Pascal Imvert : J'ai avant tout envie de retenir de l'année écoulée la création de Wavestone et le lancement de cette nouvelle marque sur le marché du conseil. Ce nouvel acteur a été particulièrement bien accueilli par l'ensemble des parties prenantes de Wavestone: nos collaborateurs, nos candidats, avec une année historique sur le plan du recrutement, et surtout nos clients, qui ont parfaitement compris le sens de la création de Wavestone, véritablement combinaison entre un ADN métier et digital. Ils nous ont ainsi confié des projets que nous n'aurions jamais été en mesure de gagner auparavant.

Sur le plan financier, nous sommes globalement satisfaits de cet exercice, avec un chiffre d'affaires qui a progressé de 45%, dont 16% à périmètre et change constants. Cette dynamique ne s'est de surcroît pas produite au détriment de la rentabilité, avec une profitabilité meilleure que prévue et une marge opérationnelle courante de 11,4%, contre 10% initialement visé.

Au bout du compte, notre résultat net part du groupe a progressé de 50% sur l'exercice, nous conduisant à proposer une hausse du même ordre du dividende à nos actionnaires.



C.F. : En termes de structure financière, votre endettement net s'est un petit peu réduit. Pensez-vous être en mesure de tenir ce cap voire diminuer l'endettement encore plus au fil des exercices ?


P.I.: Notre dette nette s'est légèrement réduite sur l'exercice, à 56,5 millions d'euros au 31 mars dernier, contre 58,8 millions un an plus tôt, alors que nos opérations d'investissements ont consommé 18,5 millions d'euros sur l'ensemble de l'année, principalement liées au réaménagement de nos locaux ainsi qu'à leur extension pour accueillir les équipes issues des activités européennes de Kurt Salmon.

Nous nous sommes appuyés sur un cash-flow solide, en progression de 60% par rapport à l'année précédente à 24,7millions d'euros.

Le gros des investissements étant désormais derrière nous, notre désendettement financier devrait désormais s'accélérer, hors nouvelle opération de croissance externe.



C.F.: Vous déplorez cependant un turn-over élevé chez Kurt Salmon. Quels leviers pensez-vous déployer pour y remédier ?


P.I.: Le turn-over élevé au sein du périmètre des activités européennes de Kurt Salmon constitue l'un des points d'achoppement à corriger dans les mois à venir.

Nous avons mis en place l'ensemble des leviers pour améliorer la rétention au sein de nos équipes en nous appuyant sur notre projet d'entreprise attractif, un nouveau modèle RH tourné vers le développement des talents et un management et des relais RH de proximité.

En moyenne, le turnover est de l'ordre de 20% dans le monde du conseil. Nous souhaitons revenir sous la barre des 15%alors qu'il se situe aujourd'hui autour des 18% chez Wavestone.



C.F. : Vous générez désormais 11% de votre chiffre d'affaires à l'international, mais dans quels pays envisagez-vous de vous implanter d'ici 2021 ?


P.I.: Dans le cadre de notre plan stratégique, nous avons pour ambitions de dépasser les 100 millions d'euros de chiffre d'affaires hors de France d'ici 2021, soit 20% de notre activité totale. Deux zones sont aujourd'hui principalement visées: le Royaume-Uni et les Etats-Unis.

En 2017/2018, nous souhaitons d'une façon générale relancer notre stratégie de croissance externe et notamment à l'international.



C.F.: Le marché a jugé vos prévisions annuelles plutôt prudentes. Est-ce par peur de le décevoir, ou vos ambitions pour l'exercice en cours sont-elles effectivement mesurées ?


P.I.: L'exercice 2017/2018 a débuté avec deux points d'attention importants persistants: le turn-over, comme je viens de l'évoquer, et une performance insuffisante de certaines activités.

Les mesures prises pour pallier à ces deux sujets tardent à produire leurs effets, ce qui nous amène à rester prudent à ce stade sur la normalisation de la situation à court-terme, principalement sur le premier semestre, et donc dans la formulation de nos objectifs annuels.


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